« Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème »*

La baisse intentionnelle de l’utilisation du dollar à l’international ronge lentement les États-Unis. Ce phénomène, que l’on appelle « dédollarisation », revient progressivement sur le devant de la scène, dans un contexte de scission particulièrement marquée entre les Occidentaux et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Les récentes sanctions infligées à la Russie, gelant près de 300 milliards de dollars de réserves, marquent une fois de plus l’utilisation du billet vert comme une arme économique.

Alors que les Occidentaux envisagent désormais d’utiliser ces fonds gelés pour la reconstruction de l’Ukraine, cette prochaine étape requiert de la prudence. En effet, si le gel constitue une privation temporaire, son utilisation signifie une confiscation définitive. L’enjeu est crucial, car il est question du droit de propriété, concept essentiel pour une monnaie afin d’inspirer confiance auprès des acteurs économiques et assouvir son pouvoir.

*Citation de John Connally – secrétaire du Trésor de Richard Nixon

NVIDIA : « Simply The Best » !

Sommes-nous dans une ère de transition informatique, comme l’affirme la société ?

Nvidia vient de publier ses résultats financiers du premier trimestre, et le titre a ouvert, ce jeudi 25 mai, en hausse de 26 % à la bourse de New-York. Ce fait serait anodin si ce n’était pas la cinquième plus grosse capitalisation américaine, derrière Apple, Microsoft, Alphabet et Amazon. La création de richesse, sur la base du cours de clôture, donne le tournis : 184 milliards de dollars. Pourquoi tant d’engouement pour cette valeur, dont le titre s’est apprécié de 160 % depuis le début d’année ? Tout simplement, parce que le marché a mal estimé la croissance de chaque division de cette entreprise.

Le fardeau de la dette

L’horloge tourne et le compte à rebours a déjà été déclenché depuis plusieurs semaines. La secrétaire américaine au trésor, Janet Yellen, a averti à plusieurs reprises que les États-Unis ne disposeront plus assez de liquidités, dès début juin, pour pouvoir honorer le paiement de ses factures et de ses créanciers.

Un défaut est donc possible, faute d’un accord au Congrès pour le relèvement du plafond de la dette du pays. L’affaire est suffisamment prise au sérieux pour que Joe Biden lui-même, avec un de ses ennemis, le Républicain Kevin McCarthy, président de la Chambre des représentants, annoncent ce mercredi que le pays ne fera pas défaut, avec l’imminence d’un accord bipartisan.

Les marchés sont soulagés et saluent cette initiative par une hausse des actions, des taux, du dollar et une baisse de l’or. Sommes-nous sauvés ?

« Tous les coûts sont dans la facture » (Jacques Pater)

« On juge un homme aux factures qu’il reçoit ».
Cette citation du siècle passé, émanant d’un des membres des Marx Brothers, célèbre duo comique de l’époque, redevient d’actualité.  En intervenant avec le Trésor américain dès le 12 mars dernier dans l’annonce du plan de sauvetage de Silicon Valley Bank et de Signature Bank, la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation) nous a rappelé son rôle essentiel dans la stabilité du système financier américain. À cette occasion, cet organisme fédéral a pris une décision cruciale pour calmer la crise, à savoir l’extension de garantie à tous les dépôts actuellement non assurés.

Les épargnants et les institutions bancaires ont salué cette mesure, visant à résoudre le cœur du problème : ce sont les retraits massifs sur ces comptes qui ont provoqué la chute des deux banques régionales. Dans un communiqué du 11 mai, la FDIC a présenté la facture non réglée de ce double sauvetage : 15,8 Mds de dollars.