Les 35 merveilleuses, plutôt que les 7 magnifiques

C’est la prime à l’excellence !

La saison des résultats des entreprises du 4ème trimestre est bien entamée. Respectivement 59% et 43% des sociétés aux États-Unis et en Europe ont annoncé leur publication.

Il est déjà possible d’en tirer les premières conclusions. A savoir que les surprises sont positives, aussi bien au niveau des revenus que des bénéfices par action, et que la dynamique est plus forte outre-Atlantique que sur le Vieux Continent.

Autre fait important, la réaction boursière après la parution des communiqués est la plus favorable depuis trois ans. Avec des hausses bien plus importantes en nombre et en valeur que celles des baisses, c'est comme si le marché saluait enfin la performance opérationnelle.

Derrière ce premier bilan rassurant, se cachent néanmoins des bémols et de fortes disparités, qu’il convient d’analyser pour avoir la lecture la plus fine et la plus juste possible. 

Au premier abord, le tableau en Europe est médiocre, avec une contraction trimestrielle des ventes et des bénéfices par action de 7,7% et de 6,9% sur un an.

Toutefois, il convient d’isoler le secteur de l’énergie en forte décroissance, à la suite de la chute des cours et grâce à une crise énergétique avortée en 2023. Retraitée de cet effet nettement négatif, on obtient une baisse de 1,6 % des revenus et une progression de 5,8% des bénéfices par action, ce qui est beaucoup plus honorable.

Ce discernement n’est pas nécessaire aux États-Unis. Le bilan est positif dans les deux cas, avec une progression de 4% des ventes et de 5% des revenus au global et de 6% et de 8,5% hors énergie. Finalement, la révision positive des bénéfices par action est respectivement de 8% et de 2% pour les sociétés membres de l’indice S&P500 et de l’indice Stoxx Europe 600. Tous ces faits expliquent le bon comportement actuel des marchés et les récents records battus. 

Penchons-nous maintenant vers les succès de cette saison, salués par une forte appréciation de leurs cours de bourse.

On y trouve forcément des valeurs technologiques, recherchées actuellement pour leur visibilité car impactées par le boom de l’intelligence artificielle. La grande gagnant est incontestablement ARM Holdings, société anglaise qui conçoit des architectures de microprocesseurs cotée sur le NASDAQ, avec une progression du titre de 47,89% en une seule séance.

La surprise pour les investisseurs a été forte, puisque les revenus et le résultat opérationnel ne progressent que de 14 % et de 17%, malgré 7,7 Mds de puces livrées dans le monde selon leur architecture, avec de surcroît une augmentation des prévisions annuelles. On se souvient également, le 2 février, de la hausse de plus de 20% de l’action Meta, ainsi que celle de 7,87% d’Amazon. 

Cependant, je souhaiterais que l’on souligne la progression en une seule séance de 12,87% du cours de LVMH, ainsi que celle d’Adyen (+21,34%). Ceci prouve que des réussites existent en dehors des fameuses 7 magnifiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla), que tout le monde chérit.

Même si nous aimons ces valeurs, les règles de diversification et de bon sens nous imposent de ne pas miser « tout sur le rouge » pour constituer un portefeuille.

Si l’on prend 10 années d’historique parmi les capitalisations supérieures à 100 Mds de dollars, on trouve 35 valeurs (35 merveilleuses) ayant eu une performance boursière annualisée de 20% au minimum.

Évidemment, 14 (soit 40%) sont issues de la technologie, mais on retrouve également 5 titres issus de la santé (Eli Lilly, Novo Nordisk, UnitedHealth Group, Elevance Health et Intuitive Surgical). 

Hermes International, LVMH et Christian Dior sont nos 3 représentants nationaux, champions incontestés dans le luxe. Un investisseur avisé n’aurait pas omis le secteur de la finance, en sélectionnant Progressive Corp (assurances), Blackstone, Mastercard et S&P Global Inc.

Sur les 20 dernières années, Broadcom est le grand gagnant en Occident, avec une performance annualisée de 38,8%, suivi par Apple (37,6%) et Intuitive Surgical (30,08%). Vertex Pharmaceuticals et Abbvie rentrent dans le club des performances supérieures à 20%. La seule société chinoise dans ce classement, avec 33% de performance annualisée sur 10 ans et 20 ans, est inconnue, sauf chez les amateurs, puisqu’il s’agit de Kweichow Moutai & Co LTD, un fabricant de liqueur entre 35° et 53°.