Tout est atypique chez Donald Trump. Que ce soit sa personnalité, son parcours, son programme politique et économique, sa communication, la tentative ratée de son assassinat et sa relation avec la justice.
L'économie américaine va dans le sens de Donald Trump
Depuis sa victoire électorale du 5 novembre dernier, le monde entier tourne autour de Donald Trump. Le fait que le célèbre Time Magazine lui décerne pour la deuxième fois (en 2016 et en 2024) le titre de «Person of the Year» est presque une banalité. En effet, tous les présidents américains depuis George H. W. Bush en 1990 (le père de George W. Bush) ont obtenu cette distinction au moins une fois.
La bonne tenue de la Bourse américaine est le socle du programme économique de Donald Trump
La dernière mise en scène réussie du 45ème et 47ème président des États-Unis a été sa visite à Wall Street ce jeudi 12 décembre. Pour la première fois, le futur locataire de la Maison-Blanche a sonné la cloche de Wall Street. En levant une nouvelle fois son poing droit.
Derrière cette parade joyeuse, se cache un message pas subtil, mais très clair, qui aurait pu être un de ses célèbres slogans. « Make M&A Again » et surtout des profits. Car la bonne tenue de la bourse américaine est un maillon important de la réussite de son programme économique.
Les investisseurs se ruent sur les actions américaines
Pour l’instant, tout va dans le sens de Donald Trump. La capitalisation boursière de l’indice S&P 500 a atteint un nouveau record le 6 décembre, à plus de 53 569 milliards de dollars. Celle du NASDAQ Composite a dépassé depuis longtemps l’altitude de l’Everest et a atteint de nouveaux sommets. Il était à plus de 33 363 milliards de dollars le 11 décembre, dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 20 000 points. Les investisseurs font plus que suivre et se ruent sur les actions américaines. En témoignent les flux massifs enregistrés hebdomadairement vers le pays de l’Oncle Sam.
Truth Social : le réseau social de Donald Trump
Les faits et gestes de Donald Trump sont épiés et massivement diffusés dans les médias, surtout via son réseau social, Truth Social. Celui-ci est devenu l’outil principal de sa communication depuis la fermeture de son compte X aux 88 millions d’abonnés, le 9 janvier 2021.
Le rachat de X par Elon Musk au printemps 2022 a permis la réouverture d’un compte. Il a été effectif en novembre 2022, après une consultation ouverte auprès de 15 millions de personnes et un vote serré à 51,8%. Ce n’est pas avant août 2024, que Trump postera son premier tweet sur X.
Donald Trump et Elon Musk connaissent bien les mécanismes de la fortune boursière
Donald Trump est actionnaire, entre autres, de Trump Media & Technology, la société exploitant Truth Social, à hauteur de 52,9%. Le titre est en hausse de plus de 106% depuis le début de l’année et la participation de son principal actionnaire est désormais valorisée à plus de 4 milliards de dollars.
Qu’en est-il d’Elon Musk et de sa fortune dans Tesla ?
Le moins que l’on puisse dire est que sa donation de 277 millions de dollars pour le financement de la campagne du futur président et de ses alliés républicains a été plus qu’amortie. Le premier donateur en montant a vu sa fortune bondir en bourse, grâce à la flambée de 72% du titre Tesla depuis l’élection. La capitalisation boursière du leader de la voiture électrique a atteint également un nouveau record à plus de 1 363 milliards de dollars. Soit une création de richesse de plus de 584 milliards de dollars, faisant du patron d’X et de SpaceX, l’homme le plus riche du monde. Sa fortune est désormais estimée à plus de 442 milliards de dollars. Soit une appréciation respective de plus de 157 et de 213 milliards de dollars depuis le 5 novembre et le 1er janvier.
Décidément, l’association des deux personnalités est mutuellement plus que fructueuse!
Des nominations médiatisées
Même les nominations du résident de Mar-a-Lago sont hautement médiatisées. Elles sont volontairement provoquantes pour insuffler une dynamique nouvelle dans la future administration. Outre celle d’Elon Musk, le choix d’Andrew Ferguson à la tête de la FTC (Federal Trade Commission), farouchement favorable à la liberté d’expression et opposé au contrôle des réseaux sociaux, est un coup de pouce pour les 7 Magnifiques. Notamment pour Alphabet, maison mère de Google, visée par une enquête de position dominante.
La nomination de Paul Atkins à la SEC a pour but de ne pas réguler davantage les cryptomonnaies. Pour prolonger l’euphorie boursière l’année prochaine, une vague de fusions et acquisitions, qui étaient à la traîne sous Biden, serait bienvenue.
Les banques d’affaires se frottent les mains. Notamment Goldman Sachs, dont le CEO prévoit un bon millésime pour l’année prochaine. L’argent devrait donc continuer à couler à flots, avec cette incitation de faire des opérations boursières, sur fonds de « Enrichissez-vous ! ».
Les chiffres de la semaine
- 53 569 milliards de dollars.
La capitalisation boursière de l’indice S&P 500 le 6 décembre.
- 20 034,89 points.
Nouveau record de l’indice NASDAQ Composite le 11 décembre.
- 442 milliards de dollars.
La fortune d’Elon Musk au 12 décembre.