Election Trump - La vague rouge propulse Wall Street au sommet

Les marchés ont eu raison, car ils anticipaient à juste titre une victoire de Donald Trump.

La surprise est venue du dénouement ultra rapide de cette élection présidentielle. Et ce, contrairement aux sondages, qui prédisaient un scrutin serré, voire trop contesté dans des États indécis pour désigner immédiatement un vainqueur. L’affaire fut considérée comme pliée dès 2 heures 24 du matin le 6 novembre, grâce à la Caroline du Nord et surtout à la Pennsylvanie. Six minutes plus tard, le leader du parti Républicain prononçait son discours victorieux, avant même d’obtenir officiellement les 270 grands électeurs.

Fidèle à son image et à sa réputation, le très charismatique tribun n’a pas lésiné sur son langage : « Ce sera vraiment l’âge d’or de l’Amérique ! ». Les investisseurs ont compris le message cinq sur cinq. Ils ont acheté frénétiquement et massivement des actions américaines, telle la ruée vers l’or de 1848, propulsant ainsi les bourses d’outre-Atlantique à un nouveau record historique. Les cryptomonnaies ne sont pas en reste, avec un bitcoin désormais au-delà de 75 000 dollars. Du jamais vu. 

Que va-t-il se passer maintenant ? 

Il n’y a pas photo, la victoire est indiscutable. Contrairement à 2016, Donald Trump a même gagné le vote populaire, avec une avance de plus de 4,4 millions de votes sur plus de 83% des bulletins dépouillés. Les Républicains ou les rouges, comme on le pressentait, ont également repris le contrôle du Sénat.

Ils sont à quelques sièges de conserver la Chambre des Représentants et devraient donc gagner cette triple élection. Par conséquent et sauf imprévu de dernière minute, Donald Trump disposera des pleins pouvoirs dès son investiture, prévue le 20 janvier prochain, en tant que 47ème président des États-Unis. 

Les Républicains pourront mettre en place leur programme dans sa quasi-totalité. Selon BNP, le coût total des mesures avoisinerait la somme colossale de 7 000 milliards de dollars. Cela promet un effet dopant considérable pour l’économie de la première puissance mondiale !

Malheureusement, rien n’est gratuit dans ce bas monde. Le déficit fédéral déraperait de l’ordre de 4 900 milliards de dollars par rapport aux estimations déjà alarmantes du Congressional Business Office (CBO). L’aggravation des déficits provoquerait une augmentation des projections du ratio de dette sur PIB en 2034 de 137% à plus de 148%.

La hausse colossale des recettes douanières et l’annulation des crédits pour les énergies renouvelables dans la loi IRA ne suffiraient pas à combler l’énorme trou.

Les marchés ne se sont pas trompés. Une aggravation des déficits et de la dette signifie une hausse des taux d’intérêt à long terme, avec un rendement à 10 ans atteignant un pic depuis juillet à 4,47%. Il faudra donc trouver de nouvelles économies dans le budget de l’État. Elon Musk est souvent cité comme étant l’homme providentiel pour réaliser des coupes drastiques dans les dépenses. Et ce grâce notamment à l’intelligence artificielle. 

En attendant, ces mesures gigantesques de relance dans une économie en bonne santé font craindre une reprise de l’inflation. Pour le moment, les banques centrales poursuivent leur assouplissement monétaire. Récemment les taux directeurs de la Fed et de la Banque d'Angleterre ont baissé de 25 points de base. Dans sa conférence de presse du 7 novembre, Jerome Powell a confirmé sa confiance dans un retour de l’inflation autour des 2%. Une prochaine baisse de 25 points de base est donc prévisible en décembre. Pour 2025, cela dépendra des données économiques et des mesures fiscales mises en place.

Nous sommes donc actuellement dans un scénario idéal, qui bénéficie du meilleur des deux mondes. Plus de croissance prévisible, grâce à une relance fiscale dans un contexte d’assouplissement monétaire. Cet état de grâce pourrait durer jusqu’au moins fin janvier. Avant la mise en place des tarifs douaniers et d’éventuelles velléités de la Fed de ne plus baisser ses taux le 29 janvier ou le 19 mars.

Dans ce contexte, les investisseurs continueraient, selon nous, de privilégier les actions américaines. Notamment les valeurs domestiques et celles bénéficiant le plus de la dérégulation comme les bancaires. Des consolidations seraient possibles à court terme, mais ne devraient pas remettre en cause la domination des États-Unis. Il faudrait donc un nouveau plan de relance en Europe. L’éclatement de la coalition allemande pourra-t-il aboutir à un nouveau gouvernement outre-Rhin en mars prochain, souhaitant imiter Donald Trump ?

- 295
Le nombre de grands électeurs obtenus à ce jour par Donald Trump à l’élection présidentielle (270 sont suffisants pour gagner le scrutin).

- 325 milliards de dollars
Les liquidités de Berkshire Hathaway à fin septembre.

- +38 %
La hausse négociée des salaires chez Boeing ces 4 prochaines années.