"Le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème"*

La baisse intentionnelle de l’utilisation du dollar à l’international ronge lentement les États-Unis. Ce phénomène, que l’on appelle « dédollarisation », revient progressivement sur le devant de la scène, dans un contexte de scission particulièrement marquée entre les Occidentaux et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Les récentes sanctions infligées à la Russie, gelant près de 300 milliards de dollars de réserves, marquent une fois de plus l’utilisation du billet vert comme une arme économique.

Alors que les Occidentaux envisagent désormais d’utiliser ces fonds gelés pour la reconstruction de l’Ukraine, cette prochaine étape requiert de la prudence. En effet, si le gel constitue une privation temporaire, son utilisation signifie une confiscation définitive. L’enjeu est crucial, car il est question du droit de propriété, concept essentiel pour une monnaie afin d’inspirer confiance auprès des acteurs économiques et assouvir son pouvoir.

*Citation de John Connally – secrétaire du Trésor de Richard Nixon