La saison des résultats du 2ème trimestre 2024 est ouverte !

Les investisseurs vont pouvoir laisser de côté la géopolitique pour se concentrer sur la santé financière et extra-financière des sociétés.

La saison des résultats du deuxième trimestre vient de débuter ! Cette période est cruciale pour conforter les prévisions annuelles des entreprises. Le moindre faux-pas sera automatiquement sanctionné et les bonnes nouvelles ne sont pas forcément saluées par le marché.

Quelles sont les publications importantes et particulièrement scrutées par la communauté financière ? Les anticipations actuelles sont-elles trop optimistes ou pessimistes ? 

Aux États-Unis, les analystes sont plutôt confiants. En effet, ils anticipent, en 2024, une croissance de plus de 10% des bénéfices par action pour les sociétés de l’indice américain S&P 500.

Le fait très encourageant est l’absence de révisions baissières depuis plusieurs mois.

Toutefois, cette belle performance est rendue possible grâce aux 7 magnifiques. Si on les exclut, la progression des bénéfices par action des 493 autres entreprises ne serait plus que de 3%. Et ce, avec une tendance négative !

Par conséquent, la bonne tenue du marché américain dépend plus que jamais de ces 7 titres exceptionnels, dont les estimations ne font que de s’améliorer grâce à l’intelligence artificielle et dont la pondération représente désormais un tiers de l’indice S&P 500.

Ce risque de concentration inquiète de plus en plus de stratèges. Rendez-vous donc dès le 25 juillet avec les annonces de Microsoft où on attend une progression de 16% des revenus et de 22% du résultat net. En attendant, rassurons-nous comme nous le pouvons avec les ventes et le résultat opérationnel du deuxième trimestre de Samsung Electronics qui sont ressortis respectivement 19% et 12% au-dessus des attentes, grâce au boom de l’intelligence artificielle, ce qui est de bon augure pour les stars américaines. 

En Europe, le son de cloche est totalement différent. La croissance des profits est quasi nulle voire légèrement négative pour 2024 aussi bien pour l’indice STOXX Europe 600, que pour l’Euro Stoxx50 et le CAC40.

BP et Repsoil viennent d’annoncer de lourdes provisions à cause de leur activité raffinage. Même dans la technologie, l’euphorie n’est pas au rendez-vous car Dassault Systèmes vient d’abaisser ses prévisions annuelles, alors même que l’activité Cloud reste bien orientée. Nous attendons avec impatience les bonnes nouvelles.

Le calendrier des publications va désormais s’accélérer. A partir du 22 juillet, plus de 80% des sociétés vont publier.

Nous allons donc rentrer très vite dans le vif du sujet avec les banques américaines (JP Morgan Chase &Co, Citigroup et Wells Fargo). Même si leur pondération dans l’indice S&P 500 est désormais faible (moins de 4%), leur bonne santé est indispensable pour rassurer sur l’état général de l’économie.

Ce trimestre est d’autant plus intéressant que nous sommes plus d’un an après le sauvetage de Sillicon Valley Bank et de Crédit Suisse en Europe. Dorénavant, les inquiétudes se portent sur l’immobilier commercial, malmené depuis la pandémie avec l’avènement du télétravail et également la hausse des taux longs, provoquée par le durcissement monétaire des banques centrales. 

Les points forts de la semaine prochaine concerneront la santé, avec la publication de Johnson & Johnson le 17 juillet, considérée comme un véritable baromètre pour le secteur avec ses deux activités distinctes dans la pharmacie et les équipements médicaux, puis avec Novartis en Europe le 18.

En France, nous scruterons tout particulièrement le chiffre d’affaires de LVMH le 23 juillet. Notre champion national devra absolument convaincre pour booster le secteur, dont la pondération dans l’indice CAC 40 représente plus de 20%.

Les indicateurs PMI et ceux des surprises économiques sont en train de s’effriter des deux côtés de l’Atlantique. Ce sont des signes avant-coureurs d’un affaiblissement de la croissance. Il est fort probable que la grande majorité des entreprises soient prudentes dans leurs perspectives pour le second semestre. Et ce, en dépit d’un deuxième trimestre qui montait en cadence en Europe avant les élections législatives françaises.

De ce fait, les rares bons élèves méritent une prime de qualité et verront leurs cours de bourse récompensés. Nous vivons une période particulière, avec une concentration forte de bonnes performances boursières et une pléthore de déceptions. Plus que jamais la sélectivité s’impose. 

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L’inflation américaine au  mois de juin, soit 3% sur un an glissant contre 3,3% le mois précédent