Modifications Arc Actions Santé Innovante et Enyo Convictions

Chers partenaires, chers clients,

Quelques modifications ont été apportées à notre fonds santé et Enyo Convictions :

  • Pour se conformer aux orientations de l’ESMA en matière de dénomination des fonds, l’acronyme ESG a été supprimé du nom Arc Actions Santé Innovante. Cela ne change en rien les objectifs du fonds et son niveau d’exigence en la matière. Retrouvez les informations relatives au fonds ci-dessous :

Enyo Convictions, notre fonds diversifié international, passe d’un SRI 4 à un SRI 3. Retrouvez les informations relatives au fonds ci-dessous :

Air Force One change de cap

Dans son livre intitulé « L’art de la négociation », publié en 1987 et coécrit avec Tony Schwarz, Donald Trump décrit les éléments essentiels de tout accord. En insistant sur l’importance de penser grand, de limiter la casse en cas de scénario négatif, de suivre ses instincts, d’utiliser l’effet de levier et de comprendre la demande du public. Pour lui, la publicité est essentielle à son approche commerciale et maintenir sa crédibilité en tenant ses promesses est crucial.

Force est de constater que sa méthode n’a pas changé d’un pouce après quatre décennies, même en tant que président. Il reste avant tout un homme d’affaires instinctif, aux méthodes brutales et disruptives. Depuis le 2 avril, le « jour de la libération », nous revivons un épisode typique de la vie du milliardaire. Dans le but, cette fois-ci, d’obtenir de nouvelles recettes payées par les autres nations, au bénéfice des Américains. La finalité ? Faire passer au Congrès une nouvelle loi de finance, avec à la clé, des baisses d’impôts gigantesques.

Nous venons de vivre une période d’escalade et de désescalade dans la guerre commerciale. Certes, le conflit n’est pas achevé et la mèche peut se rallumer à tout instant, car celui-ci n’est qu’en pause. Mais les évolutions penchent pour un apaisement avec des accords de principe. En attendant la signature de nouveaux traités plus favorables pour les États-Unis. En fixant un tarif universel de 10 %, avec des droits de douane supplémentaires, dits réciproques et spécifiques pour chaque partenaire commercial, le locataire de la Maison-Blanche voyait sans doute grand.

Pour ne se contenter finalement que d’une surcharge globale de 10 %, avec des exceptions et de nouveaux débouchés pour les produits américains.

Les premières annonces avec l’Angleterre et les autres pays semblent indiquer que l’objectif, tenu secret, soit atteint, voire dépassé. Selon l’accord du 8 mai avec le Royaume-Uni, les Américains ont obtenu une nette réduction des droits de douane pour leurs exportations, avec en supplément un engagement d’achat de produits agricoles et aéronautiques. En échange de cela, il a octroyé des droits de douane réduits de 10 % contre 27,50 % auparavant, uniquement sur un quota de 100 000 véhicules. Rappelons qu’avant janvier 2025, le taux en vigueur était de 2,2 %. De plus, la taxe de 25 % sur les importations d’acier anglais aux États-Unis est supprimée, sous réserve de critères respectés, contre 5,30 % en début d’année.

Après les armes, vient le temps du dialogue. Dans cette phase de désescalade, Air Force One reprend du service. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la destination n’est ni l’Europe, ni la Chine, ni le Mexique, ni le Canada, ni le Japon. Mais la péninsule Arabique.

Le nouveau plan de vol de quatre jours comprend l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats Arabes Unis. Le président américain s’est transformé en VRP (vendeur, représentant et placier) de haut rang pour vendre des Boeing, des armes et des nouvelles technologies, en plus des promesses d’investissement aux États-Unis. Comme toujours, le chef des armées claironne ses succès en maximisant les chiffres. Celui-ci parle d’une tournée de plus de 3 000 milliards de dollars. On arrive effectivement à ce chiffre, lorsque l’on totalise les promesses d’investissement cumulées de l’Arabie Saoudite, du Qatar et des Émirats Arabes Unis. On est donc loin du record pour un artiste comme Taylor Swift et ses plus de deux milliards de dollars de recettes pour 149 concerts.

C’est une bonne question, étant donné que Donald Trump répète que les partenaires européens traitent mal les États-Unis. De plus, la zone euro n’achètera pas de Boeing, ni d’armes. Celle-ci devra sans doute augmenter ses importations en énergie fossile. Et probablement en produits agricoles pour amadouer Washington. Pourtant rien n’est perdu, puisque Michal Baranovsky indiquait le 15 mai, que ses discussions avec le secrétaire d’État au commerce américain étaient constructives.

Après ces derniers évènements, les marchés sont passés du scénario du pire de début avril (stagflation, soit une récession avec plus d’inflation) à celui de plus de croissance, avec une inflation maîtrisée. Dans le cas d’un accord avec le Congrès, toute la politique économique voulue par Donald Trump pourra se concrétiser et réussir. Cette nouvelle perspective conduit les investisseurs, qui avaient vendu depuis mars et surtout en avril, à se racheter sur le marché américain. Cela explique les forts rebonds sur certaines valeurs, notamment celles ayant publié des résultats solides et des prévisions favorables. 

210. Le nombre d’avions long-courrier vendus par Boeing à Qatar Airways, pour une valeur record de 96 milliards de dollars.

1 400 milliards de dollars. La promesse d’investissements aux USA sur 10 ans par Abu Dhabi.

Les marchés européens reprennent la route des records

Ce lundi 12 mai, Amandine Gérard, présidente de Financière de l’arc, est intervenue dans l’émission La Bourse Cash, de BFM Bourse.

Elle s’est penchée sur la grande forme des marchés européens. Elle a également analysé le premier accord commercial entre la Chine et les Etats-Unis, la capitalisation de LVMH et Hermès, et les attentes sur les résultats de Bouygues.

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Reprise des marchés européens Mai 2025
Reprise des marchés européens Mai 2025

Une saison des résultats réussie, mais vite oubliée

La période des publications des résultats du premier trimestre 2025 est presque achevée. Et il est déjà possible de dresser un bilan positif quasi définitif.

Ainsi, respectivement 62 % et 79 % des sociétés de l’indice STOXX Europe 600 et du S&P 500 ont battu le consensus au niveau des bénéfices par action. Ce score se situe au-dessus de la moyenne des 15 dernières années. Le moral devrait donc être au beau fixe, aussi bien chez les entrepreneurs que chez les investisseurs. Pourtant, malgré ces données fondamentales importantes pour la bonne tenue des marchés, le cœur n’y est pas et l’attention est déjà ailleurs. Comme si la page était déjà tournée. 

Pourquoi ce phénomène et où sont désormais braqués les projecteurs ?

Une fois de plus, les managements des entreprises ont été dans l’ensemble au rendez-vous. Et ce, malgré une activité qui reste assez faible, puisque les chiffres d’affaires sur un an glissant ont connu une modeste croissance de l’ordre de 2 % en Europe et de 4 % aux États-Unis. Une bonne maîtrise des coûts a permis une augmentation de la marge, même modérée, dans le vieux continent.

Les rares titres des sociétés n’ayant pas rempli leur contrat au cours du premier trimestre ont été lourdement sanctionnés. Celles qui ont battu les estimations, mais qui ont ensuite révisé à la baisse leurs prévisions annuelles l’ont été également. Toutefois, battre le consensus du premier trimestre n’a pas été suffisant pour convaincre, car celui-ci avait été sensiblement réduit avant le mois d’avril. La photo finale pour cette saison trimestrielle des résultats est donc moins réussie qu’en apparence.

L’autre particularité qui caractérise cette période est le faible pourcentage des entreprises à relever leurs prévisions annuelles (à peine 6 % en Europe). Cela explique le bon comportement des titres de ces sociétés qui font figure d’exception. Elles sont recherchées par les investisseurs.

Outre-Atlantique, on peut souligner les belles publications de Meta, Alphabet et Microsoft.

Malheureusement, approximativement 15 % des entités cotées sur l’indice STOXX Europe 600 ont également abaissé leurs anticipations de résultat annuel. Le taux de ce dernier étant bien plus important que celui des améliorations, la croissance des bénéfices par action pour l’année 2025 continue depuis plus de 9 mois à être révisée à la baisse, pour se situer désormais autour de 3 % en Europe et de 10 % aux États-Unis.

Tout d’abord, la hausse de l’euro, surtout vis-à-vis du dollar depuis début avril, impacte négativement le résultat d’exploitation de la majorité des entreprises européennes. C’est tout le contraire pour les sociétés américaines, qui anticipent déjà un effet positif de plus de 2 %.

Les tarifs douaniers sont plus que jamais au centre des préoccupations de tous les acteurs. C’est la grande inconnue qui contraint les entreprises à adopter un ton prudent sur l’évolution de leur activité. Et ce, même si une minorité d’entre elles constate réellement une baisse de leur carnet de commandes. La pause dans l’application des droits de douane américains réciproques, à l’exception de ceux pour les importations en provenance de Chine, a permis aux marchés financiers de rebondir depuis le 9 avril. Toutefois, la désescalade est somme toute loin d’être acquise et la trêve est prévue pour durer seulement 90 jours. L’échéance est donc pour le 9 juillet.

L’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni est positive. Mais le taux universel de 10 % américain est maintenu. Selon le communiqué disponible sur le site de la Maison-Blanche, les importations des premiers 100 000 véhicules sur le sol américain se verront imposer une taxe réduite de 10 % et de 25 % au-delà. En échange, Londres va lever des droits de douane sur les produits agricoles. Pour en importer jusqu’à 5 milliards de dollars de plus. Une chaîne d’approvisionnement à taux réduit concerne également les produits pharmaceutiques et l’aéronautique. Une commande d’avions Boeing de 10 milliards de dollars a été aussitôt annoncée.

Le statu quo de la FED de mercredi 7 mai est une autre source de volatilité des marchés. La Banque centrale a noté un risque d’augmentation du taux de chômage et de l’inflation pour justifier la prolongation de la pause dans son cycle d’assouplissement monétaire. Cette décision a ravivé les critiques dures de Donald Trump vis-à-vis de Jerome Powell qui avaient déjà fait chuter les indices boursiers un mois auparavant. Devant autant d’inconnues, les investisseurs demeurent très craintifs et ont très peu modifié leurs allocations. Ils sont comme les entrepreneurs dans l’expectative en attendant d’y voir plus clair.

324 000 Milliards de dollars.
L’encours de dettes dans le monde à fin mars, selon The Institute of International Finance.

310.
Le nombre de votes au Bundestag obtenus au 1er tour par Friedrich Merz pour le poste de Chancelier, en dessous de la majorité de 316.

133.
Le nombre de cardinaux ayant voté au conclave pour l’élection du Pape Léon XIV.

Le jeu dangereux de Donald Trump pèse encore sur la confiance !

Ce jeudi 8 mai, Amandine Gérard, Présidente de Financière de l’arc, s’est penchée sur le premier accord commercial signé entre les Etats-Unis et Royaume-Uni. Sur le plateau de BFM Bourse, animé par Guillaume Sommerer, Amandine revient également sur le statu quo sur les taux de la Fed, la thématique de la cybersécurité en 2025 et l’allègement des règles sur l’émission de C02 dans le secteur automobile.

👉 Visionnez l’émission.

Climat de confiance et Donald Trump

Quand la fée électricité devient sorcière

C’est une énergie déjà observée par les Grecs dans l’Antiquité et dont les travaux de nombreux savants depuis le 17ème siècle ont abouti à des inventions majeures. Parmi elles, la pile de Volta en 1799, le moteur électrique rotatif en 1822 ou encore le téléphone en 1876. Et surtout la lampe incandescente de Thomas Edison en 1879.

L’électricité a été baptisée ainsi « electra » par l’Anglais William Gilbert en 1600 en référence au Grec Thalès de Milet. Il avait observé que l’ambre jaune ou « elektron » pouvait être porteuse d’une charge magnétique.

La révolution industrielle et technologique se prolonge encore aujourd’hui et améliore tellement notre quotidien et notre productivité qu’elle est devenue tout simplement indispensable. L’Homo sapiens ibérique vient de se le rappeler à ses dépens en ce lundi 28 avril 2025. Vers 12h30 une coupure géante de tout le réseau électrique paralysa toute la péninsule, soit l’Espagne et le Portugal.

Au-delà de la pagaille et du quasi-chaos vécu par la population pendant moins de 24 heures, il est peut-être temps de prendre de la hauteur et du recul pour évaluer si la stratégie du tout électrique dans un dessein noble de décarbonisation est une illusion ou un danger. Avons-nous été trop loin et peut-on vivre sans ?

Le monde s’est ainsi brusquement arrêté de tourner normalement et le temps semble s’être figé. Toutes les horloges publiques ont marqué 12h30 pendant des heures.

Plus de courant, donc plus d’internet. Ceci signifie que tous les appareils branchés sur un réseau d’alimentation et par conséquent tous les systèmes deviennent hors service. Tous les moyens de transport en commun sont devenus inutilisables : les trains, les métros et les tramways se sont immobilisés.

Même ceux fonctionnant avec une énergie fossile ne peuvent circuler normalement car bloqués au sol.

Les avions ne peuvent ni décoller, ni atterrir et les voitures ainsi que les bus évoluent sans signalisation et dans les bouchons en zone urbaine. Les ascenseurs sont bloqués avec les utilisateurs à l’intérieur.

Vous vous imaginez que l’autoroute soit la seule voie dégagée ? Que vous pourrez rouler des milliers de kilomètres, contrairement à un véhicule électrique ? C’est possible, à condition que vous puissiez franchir les barrières de péage qui ne peuvent plus se lever. Votre bonne vieille voiture thermique fonctionne toujours ? Ne soyez pas sur la réserve, car vous ne pourrez pas faire le plein d’essence étant donné que les pompes à essence sont elles aussi hors service.

Impossible de faire ses courses même si vous avez des espèces. En effet, vous ne pouvez plus payer par carte ni par téléphone et toutes les caisses ne sont plus enregistreuses. C’est l’angoisse absolue pour tous les caissiers qui doivent donc revenir au papier et au crayon. Tout à coup il va falloir compter et refaire ses additions et ses soustractions.

Ne portez pas le vice à demander une addition séparée au restaurant, car votre serveur devra revivre le supplice des divisions euclidiennes. L’instinct généralisé de survie entraîne une ruée vers le papier toilette, l’eau et surtout les piles et les batteries pour pouvoir ainsi prolonger la vie des appareils toujours utilisables.

Leurs groupes électrogènes ou autres générateurs sont conçus pour s’activer et prendre le relais dans les dix secondes. Tout va bien, ceux-ci fonctionnent le plus généralement au diesel, mais là aussi leur autonomie est comptée, certainement en jours. Plusieurs entreprises privées ont élaboré des plans de continuité qui se sont révélés efficaces.

Ainsi, la bourse de Madrid n’est pas revenue au temps de la corbeille et de la criée. Les agents de change ne se sont pas échangés les titres avec des signes en notant les opérations dans un petit carnet. Chapeau bas, car le système de cotations n’a jamais été interrompu et les moindres clients toujours connectés ont pu négocier un volume d’échanges réduit de 1,4 milliard d’euros ce jour-là contre plus de 2 milliards d’euros en moyenne.

Le constat est sans appel. Pas plus de quelques jours. Et ce, à condition que le gouvernement organise ou prenne en main la distribution des énergies fossiles afin que le transport des biens essentiels soit assuré. Sinon, il va falloir revenir au temps du cheval et de la calèche.

Fort heureusement, ce calvaire a duré moins de 24 heures. La perte pour l’économie pour moins d’une journée de travail sur plus de 250 ouvrées est donc minime et récupérable : moins de 0,3 % du PIB. En attendant, les foyers ont passé une nuit à la chandelle en mangeant froid, sauf s’ils ont pu cuisiner au gaz leur nourriture, avant que celle-ci soit avariée.

L’origine de cette panne est encore indéterminée. Les 15 gigawatts perdus en demande d’électricité, selon les données en temps réels observées sur le site internet de l’opérateur espagnols REE font l’objet d’une enquête nationale et européenne. 

-0,3%.
La baisse du PIB américain au 1er trimestre.

15 gigawatts.
La baisse soudaine de la demande électrique sur le réseau le 28 avril selon les données de REE.

70,07 milliards de dollars. 
Les revenus du dernier trimestre de Microsoft. 

Le moonwalk de Donald Trump

C’est une figure de danse popularisée par Michael Jackson. Son origine remonte au temps du célèbre mime Marceau, qui l’aurait lui-même apprise de son professeur Étienne Decroux.

Ce mouvement de danse, très « stylé », de pas glissés vers l’arrière au ralenti, tout en donnant l’impression de marcher, illustre bien la posture actuelle du président américain vis-à-vis des droits de douane et des pressions sur la Fed.

Dans un premier temps, il sème la tempête sur les marchés avec des tweets et des décrets. Dans un deuxième temps, il décide de temporiser ou de modifier son phrasé sur un média quelconque. Cette annonce rectificative peut également provenir des autres membres de son administration. Notamment par la voix ou les écrits du secrétaire d’État au Trésor Scott Bessent.

Ce dernier a beaucoup agi ces deux dernières semaines pour rassurer les investisseurs et faire rebondir les marchés actions et obligataires. Son dernier slogan choc a été « l’Amérique d’abord ne signifie pas l’Amérique seule ».

Tout cela fonctionne pour le moment, mais pour combien de temps ?

La panique provoquée par le tristement célèbre tableau des droits de douane réciproques, présenté à la Roseraie de la Maison-Blanche lors de la soi-disante journée de la libération du 2 avril, avait abouti, après une semaine, à de fortes baisses et des cours irrationnels.

La meilleure illustration est le titre Alphabet. Son cours a atteint un plus bas annuel à moins de 141 dollars le 7 avril. C’est 15 fois le bénéfice par action anticipé pour cette année.

Les solides résultats du 1er trimestre publiés hier, affichent une croissance sur un an de 12 % des revenus. A plus de 90 milliards de dollars et de 20 % du résultat opérationnel, supérieur à 30 milliards de dollars. Ceci démontre la solidité de l’entreprise dans cet environnement si incertain.

La progression de 28 % des revenus dans le cloud et un nouveau programme de rachat d’actions de 70 milliards de dollars ont rassuré les actionnaires. Il est important de noter que le géant californien a également maintenu son immense plan d’investissements de 70 milliards de dollars. Rassurant sur les craintes d’une baisse des dépenses dans l’intelligence artificielle, après le choc de la révélation du modèle à bas coût du chinois DeepSeek.

Certes, il est illusoire d’espérer revoir, tout prochainement, le titre Alphabet coter sur ses plus hauts historiques de 207 dollars de janvier dernier. Il existe actuellement trop d’incertitudes pour mesurer l’impact favorable ou non des divers changements qui interviendront ces prochains mois. Une nouvelle frénésie d’achats pour les valeurs américaines est donc, selon nous, exclue. Et ce, tant que la hache de guerre ne sera pas enterrée, ni le calumet de la paix fumé avec tous les dirigeants des autres nations. 

En réalité, la posture actuelle de Donald Trump ressemble plus au mouvement révélé en 1953 par l’artiste français, qui consistait à faire du surplace tout en donnant l’illusion d’avancer, qu’à celle du roi de la pop, qui, lui, reculait.

Dans les faits, le locataire de la Maison-Blanche laisse espérer la signature de nombreux accords commerciaux plus favorables aux États-Unis. Mais moins avantageux pour les autres pays que ceux en place actuellement. Au bout du compte, il temporise mais ne cède pas grand-chose. Le commerce mondial devra donc vivre sous la contrainte de tarifs douaniers plus élevés, même s’ils s’avèrent plus légers que ceux redoutés lors des annonces initiales.

Une modification des échanges et des investissements aura bien lieu. C’est tout le paradoxe : le marché monte dans l’espoir d’une phase de désescalade. Même si la croissance mondiale sera moindre ces prochains trimestres. C’est pour cette raison que dans cette période inconnue dans l’histoire moderne de la finance, nous ne céderons ni à la panique, ni à l’euphorie.

Les marchés devraient rester volatils ces prochaines semaines. Ils évolueront en fonction des nombreuses bonnes et mauvaises nouvelles diffusées quotidiennement, sans dessiner une réelle tendance haussière ou baissière. Dans cette configuration particulière, acheter des titres de qualité dans les phases de baisse et revendre dans les phases de rebond ceux du portefeuille jugés plus fébriles, nous semble être la stratégie la plus appropriée.

De surcroît, même s’il est encore trop prématuré pour tirer une conclusion de la saison des résultats, qui vient de débuter, les accidents sont peu nombreux. Et le consensus devrait être battu pour la grande majorité des entreprises de la cote. C’est un facteur de soutien face à cet environnement incertain et inédit depuis la première moitié du XXème siècle.

28 %.
La croissance des revenus dans le cloud d’Alphabet au 1er trimestre sur 1 an.

70 milliards de dollars.
Le montant du nouveau programme de rachat d’actions annoncé par Alphabet.

1,7 million de dollars.
Le montant dépensé par UnitedHealth Group en 2024 pour la sécurité de ses dirigeants.

La Tech US a un impérieux besoin de Washington

Ce lundi 14 avril, Amandine Gérard, Présidente de Financière de l’Arc, s’est penchée sur la difficulté que rencontre la Tech US à cause de droits de douane. Sur le plateau de BFM Bourse elle répond aux question de Guillaume Sommerer quant aux décisions à prendre face au retour à la hausse sur les marchés boursiers, et la potentielle scission de LVMH.

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Capitulation et rebond historique

Nous vivons une période exceptionnelle. Les indices S&P 500 et Nasdaq 100 ont connu, ce mercredi 9 avril, une progression de 9,52 % et de 12,02 %, soit respectivement leur plus forte et leur 3ème plus forte hausse depuis 2008 et 1980.

Certes, ce n’est pas la première fois que les marchés sont aussi volatils, avec des séances de forte amplitude, voire de krach. Ce qui est totalement atypique aujourd’hui est que ces forts mouvements quotidiens, à la hausse comme à la baisse, soient provoqués par la décision d’une seule personne. Qui fait la pluie et le beau temps.

L’ouragan est tout d’abord venu de la Roseraie de la Maison-Blanche, en ce jour du 2 avril 2025. Avec la décision du Président d’instaurer un droit de douane minimal et universel de 10 % pour toutes les importations sur le sol américain. Et ce, en complément d’un tarif dit de réciprocité, pouvant aller jusqu’à 46 % pour le Vietnam.

Le taux additionnel de 34 % pour la Chine (en plus des 20 % annoncés précédemment), a immédiatement provoqué une chute des bourses mondiales, avec la hantise de la récession. Ensuite, l’éclaircie est venue par la décision du 9 avril de Donald Trump de suspendre pendant 90 jours ces tarifs de réciprocité, à l’exception de ceux de la Chine. Pékin, ayant eu l’outrage de répliquer, se voit imposer, par jeu de surenchères, un taux cumulé désormais fixé à 145 %.

Que faire dans cette période d’instabilité et surtout de faible visibilité ?

 « Restez cool ! » et « c’est un super moment pour acheter ! ». L’omniprésent et très médiatique Président a décidément le sens de la formule. Ces tweets de 9h30 et de 9h37 (heure locale) ont été postés en pleine tempête boursière. À l’aube de cette journée du 9 avril, les marchés sont proches de la rupture. L’escalade entre les États-Unis et la Chine se poursuit. Après le mini krach de Hong Kong du 7 avril, une quasi panique ambiante s’est installée.

La baisse cumulée depuis le 2 avril des indices boursiers des deux côtés de l’Atlantique dépasse allègrement les 11 % ce matin-là, heure américaine. Un fait nouveau fait flancher les investisseurs : la forte remontée soudaine des taux d’intérêt. En pleine tension commerciale, le spectre que la Chine, avec Hong Kong, détenait plus de 1 017 milliards de dette américaine en janvier 2025, selon le site du Département du Trésor, fait craindre le pire. Les taux à 10 ans se sont ainsi tendus de 0,60 % en deux séances pour flirter avec le seuil des 4,50 %. Le premier emprunteur de la planète peut vaciller, car son fort taux d’endettement sur PIB constitue son talon d’Achille.

L’indice de volatilité VIX, baptisé également indicateur de la peur, se tend à plus de 57 %. Du jamais vu depuis le mini krach de Tokyo du 5 août dernier. Les carnets d’ordres des actions sont presque vides, faute d’acheteurs, et les vendeurs font massivement baisser les cours. La spéculation baissière est à son apogée aussi bien sur les titres que sur les contrats à terme des indices boursiers.

Il faut plus que de simples tweets pour sauver les États-Unis.

C’est dans ce contexte de capitulation qu’intervient soudainement à 13h18 l’annonce sur Truth Social de la suspension des nouveaux droits de douane dits « réciproques », à l’exception de ceux de la Chine. C’était la nouvelle que les opérateurs attendaient. Il s’ensuivit un fort mouvement de rachat des positions à découvert. Ce dernier provoqua le formidable rebond jusqu’à la fin de séance. Le choix du calendrier de cette décision est tout sauf un hasard. Et celle-ci s’est avérée très efficace ! Des accusations de manipulation de cours surgissent contre le Président.

Le marché va-t-il rester volatil ces prochains jours ? Le point bas du marché du 9 avril constitue-t-il un nouveau support technique et psychologique ?

Même si la panique s’est estompée, les tensions avec la Chine perdurent et le reste du monde est en sursis jusqu’au 9 juillet. Celui-ci est, en quelque sorte, dans l’œil du cyclone (zone de faibles vents au milieu de la dépression). Cependant, l’ouragan peut se déplacer à tout moment, selon la même volonté du locataire de la Maison-Blanche. Néanmoins, le fort mouvement de rachats du 9 avril a provoqué de lourdes pertes chez les spéculateurs. Et ceci va laisser des traces. La période de pause actuelle, avec la perspective de voir des négociations aboutir avec le reste du monde (à l’exception de la Chine), laisse entrevoir la possibilité d’éviter cette tant redoutée récession. Par conséquent, selon nous, le plus bas des indices et des cours de mercredi dernier constitue à court terme un seuil qui sera difficile à franchir.

De surcroît, nous rentrons en période de publication des résultats. Les banques américaines ouvrent le bal dès aujourd’hui. En période de pause, même contrainte et forcée, décidée par Donald Trump, les projecteurs vont désormais se  braquer sur les directions des entreprises. Leurs commentaires sur les perspectives pour le reste de l’année, dans un environnement international si compliqué, vont être scrutés par les investisseurs.

Comment piloter une société avec aussi peu de visibilité ? C’est la question que tout le monde se pose. La volatilité devrait se déplacer aux titres individuels, plutôt qu’aux indices boursiers en général.

12,2%.
La plus forte hausse quotidienne de l’indice Nasdaq 100 depuis octobre 2008, en ce mercredi 9 avril.

145%.
Le taux des droits de douane instauré par les USA aux importations chinoises.

1017 milliards de dollars.
Le montant de bons et obligations du Trésor américain détenu par la Chine et Hong-Kong.

Le jour de la démondialisation

C’était l’événement le plus redouté de l’année. Celui-ci a été finalement le plus redoutable depuis mars 2020 pour les marchés actions.

Les investisseurs tremblaient avant le fameux « jour de la libération », tant voulu par Donald Trump en ce 2 avril 2025 avec l’annonce de nouveaux droits de douane. Ils ont été plus que sonnés par la longue liste des nations concernées. Ainsi que par les nouveaux taux vertigineux appliqués sur certains pays par la nouvelle administration américaine, dès le 5 avril.

Ce choc tarifaire, inédit depuis le début du 20ème siècle, rebat actuellement les cartes du commerce mondial et laisse perplexes les économistes. Devant une nouvelle ère inconnue dans l’histoire de la finance moderne, les professionnels vendent massivement leurs actions pour réduire le risque dans leur portefeuille.

Le bilan est lourd : plus de 4 180 milliards d’euros de capitalisation boursière évaporée en cette séance tristement mémorable du 3 avril. Une perte inédite depuis la pandémie de 2020.

Quel sera l’impact réel sur la croissance et l’inflation, aussi bien pour les États-Unis que pour le reste du monde ? Sommes-nous à l’aube d’un fort mouvement de relocalisation des acteurs de production ou s’agit-il d’un bras de fer voué à ne pas durer ? Quelle sera l’importance des révisions bénéficiaires des entreprises ?

Tout d’abord, Washington a frappé fort. Les droits de douane sur toutes les importations américaines feraient un bond de 22 % tous pays confondus. Passant de 2 % à environ 24 %, soit du jamais vu depuis la loi Hawley-Smoot de 1930.

Le montant total des nouvelles taxes est estimé à plus de 700 milliards de dollars la première année. Un tel choc affole les économistes et les analystes, contraints de reprendre leurs calculettes et d’ajuster leurs modèles. Les premières conclusions tombent et tout le monde est perdant.

Le FMI s’alarme d’un risque important pour la croissance mondiale. Il est en train de réviser à la baisse ses prévisions, qui seront communiquées prochainement. Selon des rapports antérieurs et dans un scénario de riposte généralisée, une hausse globale de 20 % des tarifs sur les échanges mondiaux pourrait impacter le PIB des États-Unis de plus de 2 %. Et celui de la zone euro de plus de 1 %.

Au niveau de l’inflation, le constat est également négatif, avec un surcroît d’inflation de 0,50 % à 1 % pour les États-Unis. Les pays exportateurs subissant ces taxes seraient contraints de brader ailleurs leurs produits invendus, ce qui réduit le risque d’une forte hausse des prix.

Bien que toute entreprise américaine du même secteur subisse le même taux, les conséquences seront bien différentes pour chacune d’entre elles. Tout dépendra en réalité de son niveau de marge brute et de sa faculté à augmenter ses prix. Factuellement, il vaut mieux investir sur des sociétés à forte marge brute (de 75 à 80 %). En effet, une augmentation raisonnable des prix de vente de 4 à 5 % sera suffisante pour faire passer la totalité du surcoût au consommateur.

À l’inverse, dans l’automobile, où les marges brutes sont à peine de 20 %, le coût des intrants représente 80 % du prix de vente. De facto, une augmentation de 25 % (soit les droits de douane instaurés sur les biens en provenance du Mexique) sur les coûts de production représente un surcoût de 20 % sur la base du prix de vente (80 multiplié par 25 %). Il faudra donc augmenter le prix de vente par ce pourcentage pour maintenir les marges. Ce chiffre étant trop élevé pour le client, la conséquence immédiate devrait être un effondrement des volumes.

Les entreprises ont donc des plans de réadaptation, initialement instaurés dans la période de pénurie après la pandémie de 2020, pour faire face aux ruptures dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Vous l’aurez compris, la période de résultats s’annonce cruciale pour bien orienter les investisseurs actuellement déboussolés.

La conséquence directe à plus long terme est une relocalisation vers les États-Unis. Et plus généralement du site de production à son point de vente, pour échapper aux tarifs douaniers. Ce phénomène devrait contribuer à un fort mouvement de démondialisation. Le 2 avril 2025 serait une rupture avec le passé.

Toutes ces conséquences négatives ne tiennent pas compte des baisses d’impôts à venir du programme de Donald Trump. Celles-ci sont évaluées à plusieurs billions de dollars (milliers de milliards). Les Américains les plus riches sont censés en profiter, tandis que les plus pauvres devraient subir les conséquences d’un regain de l’inflation. Les inégalités devraient donc se creuser davantage outre-Atlantique. En attendant une volte-face sur sa politique tarifaire, qui n’est pas exclue dans le communiqué officiel de la Maison-Blanche du 2 avril, Donald Trump a perdu la confiance des marchés.

La perte de richesse depuis le 2 avril pourrait provoquer une récession. Le jeu est effectivement dangereux.

En attendant les mesures de rétorsion des différents États, il vaut mieux rester à l’écart et garder ses liquidités. A l’exception peut être des quelques entreprises à forte marge, non visées par des tarifs douaniers, dont le cours de bourse subit les affres des marchés. C’est une incohérence qui sera corrigée tôt ou tard par les investisseurs. À nous de les trouver ! 

4 180 milliards d’euros.
La perte de capitalisation boursière de l’indice MSCI ACWI (All Country World), ce 3 avril 2025.

700 milliards de dollars.
Le montant supplémentaire des droits de douane instaurés par les États-Unis.

1%.
La baisse probable du PIB mondial provoquée par une guerre commerciale.