Le second « Jour 1 » de Donald Trump

L’investiture officielle du 47ème président des États-Unis aura bien lieu ce lundi 20 janvier. Depuis sa victoire incontestable du 5 novembre dernier, beaucoup d’encre a coulé et surtout beaucoup de tweets.

En temps qu’investisseurs, il est grand temps d’arrêter de fabuler, pour se concentrer sur ce qui va réellement se passer. La période de transition politique s’achève, et avec elle ses romans de fiction, pour laisser place à la réalité et aux actes concrets. 

Quelles mesures pour quelles conséquences ?

Contrairement à 2016, Donald Trump connaît bien aujourd’hui les rouages de l’administration et du Congrès. Le nouveau président veut aller vite et laisser son empreinte dès le début de son second mandat.

Le seul moyen de marquer les esprits dès son arrivée à la Maison-Blanche est d’utiliser son pouvoir de signer, seul, des décrets sans avoir besoin de l’accord du Congrès. Selon l’article II de la constitution qui définit sa fonction, ses obligations et ses pouvoirs, le président dirige les opérations du pouvoir exécutif.

Il peut signer des décrets dans cinq principaux domaines. La sécurité nationale, la politique, l’immigration, la santé & sécurité alimentaire, ainsi que la politique économique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas détenteur du record du nombre de décrets signés. Celui-ci est détenu par Franklin D. Roosevelt (3 721), en temps de guerre. Il est vrai. Barack Obama (276) et Bill Clinton (364) en ont signés plus que lui (220) au cours de son premier mandat. 

Selon Associated Press et des propos recueillis au cours d’une réunion privée récente avec des sénateurs au Capitole, le nouveau président envisagerait de signer plus d’une centaine de décrets. Ils concerneraient, entre autres, le contrôle aux frontières, le renvoi des immigrés illégaux, l’industrie de la cryptomonnaie (devenant une priorité nationale), la dérégulation… Et des modifications de l’État fédéral et les relations commerciales avec les autres nations.

Le nouveau président ne « joue pas du pipeau ». Il est très adepte de la technique du bras de fer pour négocier en sa faveur. Les tarifs douaniers, adoptés par décret le jour 1, seraient une arme redoutable pour obtenir davantage, et rapidement, des pays récalcitrants. Une sorte de « la bourse ou la vie » des temps modernes.

Adoptera-t-il une position dure immédiate pour l’alléger éventuellement par la suite, dès les concessions obtenues ? Ou agira-t-il progressivement et de façon crescendo en cas d’insatisfaction ? Ne faisons pas de pronostics inutiles. La réponse sera connue dès lundi après-midi (heure de Washington), une fois la cérémonie d’investiture terminée et le déjeuner au Capitole passé.

Au-delà de la posture, les droits de douane sont un prétexte officiel pour favoriser l’Amérique. En réalité, ils seront une source de financement pour le programme très coûteux de baisse d’impôts. Selon le site officiel des douanes américaines, les droits de douanes ont rapporté 111 milliards de dollars en 2022 sur 3 350 milliards d’importations. En 2023, les importations ont grimpé à 3 850 milliards de dollars, selon le BEA (Bureau of Economic Analysis). On comprend bien que la mise en place d’un taux de base universel de 10%, complétée par un taux maximal de 25% sur les 920 milliards de dollars d’importations en provenance du Canada et du Mexique, ainsi que de 60% sur les 430 milliards de dollars en provenance de Chine, peuvent en théorie rapporter plus de 500 milliards de dollars par an. 

100.
Le nombre de décrets ou Executing orders qui seraient signés par Donald Trump au cours des premiers jours de son mandat.

0,2 %.
L’inflation américaine sur un mois glissant en décembre, au plus bas depuis juillet 2024.

L’investissement, l’arme redoutable de la technologie américaine

C’est une annonce qui a encore fait flamber quelques titres du NASDAQ, qui n’avaient pas besoin d’un nouveau coup de pouce. Microsoft a annoncé le 3 janvier vouloir dépenser 80 milliards de dollars en recherche et développement. Rien que pour cette année. Dans un blog intitulé « L’occasion en or pour l’intelligence artificielle américaine », l’entreprise refait l’histoire des révolutions technologiques et l’apologie de la recherche.

Le ton patriotique est donné d’entrée. « À l’aube d’une nouvelle année, nous accueillerons un nouveau président en même temps qu’une opportunité en or pour la technologie américaine et la compétitivité économique. Depuis l’invention de l’électricité, les États-Unis n’ont pas eu l’occasion d’exploiter les nouvelles technologies pour revigorer l’économie du pays. À bien des égards, l’intelligence artificielle est l’électricité de notre époque, et les quatre prochaines années peuvent jeter les bases du succès économique de l’Amérique pour le prochain quart de siècle ». 

La future stratégie de Microsoft va d’abord se porter sur des investissements massifs. Dans les sociétés américaines leaders mondiales de la technologie et de l’infrastructure. Puis, un plan national de formation sera élaboré pour favoriser l’adoption de l’intelligence artificielle afin d’améliorer les opportunités de carrières dans toute l’économie. Troisièmement, les États-Unis doivent s’attacher à exporter l’intelligence atificielle américaine aux « alliés et amis » de l’Amérique.

L’association entre ces trois groupes d’acteurs est essentielle. Elle constitue la base de la stratégie, afin de créer tout un écosystème favorable et bénéfique. Le but est de diffuser la technologie pour promouvoir de nouveaux talents et de nouvelles compétences, avec l’objectif d’augmenter rapidement le nombre d’utilisateurs.

Toutes les révolutions industrielles ont été possible grâce à l’adoption et la diffusion de technologie dite d’intérêt général (GPT – General Purpose Technology). La première révolution remonte au 18ème siècle, avec la machine à vapeur. La deuxième remonte à la fin du 19ème siècle avec la fée électricité. La troisième se situe dans la seconde moitié du 20èmesiècle avec l’émergence de l’informatique et ses puissantes puces et logiciels. Nous sommes désormais à l’aube de la quatrième révolution industrielle. Celle où l’Intelligence Artificielle est une technologie d’intérêt général disruptive capable de guider l’innovation et doper la productivité dans tous les secteurs de l’économie.

C’est un plan en 4 ans. Un plan qui coïncide bizarrement avec la durée du mandat du prochain président.

En 2025, Microsoft consacrera 80 milliards de dollars dans les centres de données dédiés à l’intelligence artificielle et dans toutes les applications liées au cloud utilisant cette nouvelle technologie. Cet effort financier gigantesque pourrait affoler les investisseurs, comme c’est souvent le cas en Europe. Au pays de l’Oncle Sam c’est différent, car c’est un baromètre de la santé et de la confiance d’une entreprise et que le financement provient uniquement du résultat d’exploitation en l’absence de dettes.

Si l’on ajoute les dépenses en R&D des Alphabet, Apple, Amazon, Broadcom, Meta, Nvidia, on attrape le tournis. Le chiffre colossal est dépasse les 300 milliards de dollars. Une telle force de frappe anéanti les concurrents surtout étrangers ou marginalise les acteurs plus modestes. À titre de comparaison, Mistral AI a réalisé un tour de table de 600 millions d’euros (dettes comprises) quand Open AI a bouclé 6,6 milliards de dollars et 17,9 milliards depuis sa création.

Cette domination actuelle est vouée à durer car ces géants vont posséder la technologie, les données et toutes les infrastructures.

80 milliards de dollars.
Les dépenses en R&D et infrastructures en 2025 de Microsoft.

57 milliards de dollars.
Le coût estimé et non définitif des incendies à Los Angeles, selon AccuWeather.

4,81 %.
Le rendement à 10 ans des obligations du Royaume d’Angleterre, soit un plus haut depuis octobre 2008.

Bilan 2024 et perspectives 2025 : fais de 2025 une belle réalité

C’est la nouvelle année avec son cortège de bons vœux. Nous vous adressons les nôtres et vous souhaitons évidemment tout le meilleur pour 2025 et surtout une bonne santé. D’ailleurs, ce secteur devrait, selon nous, réserver de bonnes surprises. Une fois l’incertitude levée sur les actions concrètes de la nouvelle administration américaine, car les fondamentaux sont bien orientés. 

Plus globalement, quel a été le bilan de 2024 et quelles sont les prédictions pour 2025 ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans l’Hexagone, l’année 2024 restera dans les annales comme étant un bon millésime pour les actifs, aussi bien financiers que non financiers.

La cryptomonnaie est à nouveau à l’honneur avec une performance du bitcoin de plus de 120%, après une progression de 157% en 2023. La création de fonds investis dans cette monnaie virtuelle et l’élection de Donald Trump ont été des facteurs déterminants.

L’or n’a pas démérité non plus, avec une appréciation de 27,21% de l’once en dollar. Son rôle de valeur refuge dans un contexte géopolitique incertain, ainsi que les achats des banques centrales, ont fait briller le métal jaune.

Les indices obligataires agrégés ont terminé l’année sur un gain respectif de 2,63% en Europe et de 1,25% aux États-Unis. Malgré une hausse des taux longs souverains en zone euro et outre-Atlantique, pesant sur le prix des obligations d’États, la baisse de 100 points de base des taux courts de la Fed et de la BCE, couplée à celle des spreads de crédit, ont fait monter le prix des obligations d’entreprises de maturité 1 à 3 ans et 3 à 5 ans. Celles-ci se sont appréciées (en intégrant les coupons courus) respectivement de 4,69% et de 4,95% en zone euro et de 5,28% et de 4,53% aux États-Unis. Ces données obligataires sont recensées en devise locale parmi les indices Bloomberg et ne tiennent pas compte d’une progression de 6,25% du dollar face à l’euro. 

Du côté des actions, la performance dividendes réinvestis du MSCI World en 2024 est de 19,56% en dollar. Ceci est bien au-dessus de la médiane de ces 45 dernières années et de 27,27% en euro. Cette superbe performance a été rendue possible grâce à la forte progression des indices américains en dollar. Dont celle de 25,52% dividendes réinvestis de l’indice S&P 500.

Ce dernier étant dopé par l’appréciation de plus de 60% des 7 Magnifiques. On a une performance plus raisonnable des actions américaines si l’on prend la performance de l’indice S&P500 équipondéré qui ressort à 12,79% et celle de l’indice Russell 2000 à 11,35%. Les indices d’actions chinoises ont fait mieux. Avec une progression en devise locale de 20,17% et de 22,79% des indices Shanghai Shenzhen CSI 300 Index et Hang Seng.

La progression des indices européens, dividendes intégrés, reste globalement inférieure à celle des indices outre-Atlantique et de l’Empire du Milieu. Mais sans être mauvaises ni négatives. Ainsi, l’indice STOXX Europe 600 s’est adjugé 9,62% et l’indice Euro Stoxx 50 11,90%. L’indice DAX est en tête avec une progression de 18,85%. Il surperforme donc les indices S&P 500 équipondéré et Russell 2000 en dollar.

Reste le triste cas de la France. Certes, l’indice CAC 40 dividendes réinvestis a enregistré un modeste gain de 0,92% en 2024. Les épargnants ont donc connu pire, mais figurer parmi les bonnets d’âne ne fait pas du tout plaisir.

Le décrochage de la bourse parisienne est très net depuis mai et s’est accentué depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier et l’absence de majorité à la suite des élections législative du 1er et 8 juillet.

Fait nouveau dans la Vème République, la France est devenue instable politiquement. Avec 4 premiers ministres différents et un gouvernement Barnier qui a duré moins de 100 jours. Et l’absence de budget pour 2025.

Pour se rattraper en 2025, Il faudrait l’adoption d’un nouveau budget, avec une réduction du déficit public et une nouvelle assemblée jugée plus stable politiquement. Les Français seront probablement amenés à voter de nouveau à partir de juin au plus tôt. Les Allemands devront faire de même le 23 février prochain, car la coalition précédente a éclaté, entraînant de nouvelles élections. Le résultat des scrutins de ces deux pays voisins, piliers de l’Union européenne, seront déterminants pour un rebond durable du Vieux Continent face au populisme de Donald Trump.

12 132 647
Le nombre de billets vendus aux JO et JO paralympiques de Paris, nouveau record.


Le nombre de premiers ministres français en une année, fait inédit sous la VèmeRépublique.

120,56 % 
La performance du bitcoin en dollar.

25,52 %
La performance de l’indice S&P 500 en dollar, dividendes réinvestis.

Enyo Convictions – Modifications entrées en vigueur au 6 janvier 2025

Des modifications ont eu lieu sur notre fonds Enyo Convictions :

  • – Baisse des frais de gestion financière de 1,8 % TTC à 1,55 % ;
  • – Élargissement de la stratégie extra-financière aux différents types d’approches significatives selon la position-recommandation AMF 2020-03 ;
  • – Précisions apportées sur différents points (fourchette d’investissement en OPCVM, commissions de mouvement dépositaire).

Pour plus d’information, veuillez trouvez ci-dessous les DIC et Prospectus à jour.

Arc Actions Rendement – Arc Short Duration et Arc Convictions Obligataires : modifications

Des modifications ont eu lieu sur notre fonds Arc Actions Rendement à partir du 1er janvier 2025 : suppression des commissions de mouvement perçues par la Financière de l’Arc.

Nous vous informons également de la dissolution du fonds Arc Short Duration et de la fusion-absorption d’Arc Convictions Obligataires par Arc Stratégie.

Des sociétés ultra innovantes pour notre santé de demain

« Nous restons positifs sur le secteur de la santé pour ces prochaines années. L’actuelle forte innovation et l’efficacité des nouvelles solutions thérapeutiques proposées, couplées à une demande structurellement forte en produits médicaux et vouée à croître dans le temps, constituent de solides fondamentaux qui devraient perdurer, selon nous, non seulement pour 2025 et 2026, mais bien au-delà. Nous maintenons notre optimisme, en dépit de l’actualité récente qui perturbe les investisseurs. »
Pourquoi la croissance des entreprises de ce segment de la cote reste inexorablement forte ?

Réponse d’Arnaud Benoist-Vidal pour Club Patrimoine :

Nous sommes positifs sur le secteur de la santé

Une pause dans le cycle de la Fed et dans le rallye boursier

C’était la dernière réunion de l’année pour la banque centrale américaine. Celle-ci devait être une simple formalité, avec une nouvelle baisse des taux directeurs de 25 points de base à la clé. Malgré une détente supplémentaire du loyer de l’argent à court terme de 0,25% effectivement actée ce mercredi 18 décembre, la bourse américaine a connu sa pire séance depuis le mini krach de Tokyo du 5 août dernier, avec une baisse respective de 2,95% pour l’indice S&P 500, de 3,60% pour l’indice NASDAQ 100 et de 4,39% pour l’indice Russell 2000. Les taux à 10 ans se sont également tendus de 0,11% à 4,51%. 

Pourquoi la fête a-t-elle été gâchée et que va-t-il se passer maintenant ?

Pour information, le taux des Federal Funds est celui négocié entre les banques commerciales sur leurs réserves excédentaires déposées à la banque centrale.

La Réserve fédérale américaine vient de réduire la cible maximale du taux de ces prêts interbancaires de 100 points de base (1%) en trois mois. Elle est désormais fixée à 4,50%. En soi, cette action cumulée a constitué un assouplissement monétaire rapide et favorable pour l’économie. Ainsi que pour les actifs financiers.

Dans ses projections publiées le 18 septembre dernier, date à laquelle l’institution avait initié son cycle, celle-ci prévoyait d’effectuer un mouvement de même ampleur en 2025, soit sur 12 mois. Malheureusement, les dernières prévisions publiées cette semaine ont révélé une anticipation médiane des membres de la Fed pour fin 2025 réhaussée de 0,50%. L’ampleur de la baisse en 2025 devrait être donc de seulement 0,50%. Soit deux fois moindre qu’en 2024, sur une période quatre fois plus longue. Les effets de cette nouvelle phase de détente des rendements à court terme seront donc moins bénéfiques pour l’activité économique.  

Fort heureusement, avec la solidité récente de l’économie américaine et l’élection récente de Donald Trump à la présidence, le marché avait déjà relevé ses anticipations pour l’année prochaine. Ainsi, les contrats à terme sur les Fed Funds à échéance décembre 2025 se négociaient mardi à 3,77%, contre 3,87% aujourd’hui. Cette moindre hausse aurait dû donc provoquer un choc de faible ampleur pour les actifs financiers.

La réponse est à trouver ailleurs. Dans sa conférence de presse de mercredi, le président de la Fed a déclaré que la politique monétaire était désormais moins restrictive. Ses membres seront, par conséquent, plus prudents et attentifs dans les prochains ajustements des taux directeurs. Ceux-ci ont également relevé à 2,5% leurs estimations pour l’inflation en 2025 contre 2,1% auparavant.

Considérant que le déséquilibre du marché du travail s’était résorbé, l’attention de la Fed se portera sur l’évolution de la hausse des prix. Aucune amélioration n’étant à prévoir dans l’immédiat sur ce front, la Réserve fédérale va donc désormais observer une pause de plusieurs mois. 

Depuis la triple élection américaine du 5 novembre dernier, les flux vers les fonds investis en actions américaines se sont affolés. Ils ont dépassé la somme colossale des 400 milliards de dollars depuis le début de l’année.

Selon une étude de BofA Global Research, intitulée « Max Americana », le niveau de cash dans les portefeuilles est au plus bas depuis 3 ans. La pondération en actions dans les portefeuilles est au plus haut depuis les précédents pics de février 2011. Cette dernière est essentiellement concentrée aux États-Unis, dans les actions des « 7 Magnifiques », des financières et des moyennes capitalisations. Ce comportement excessif doit donc être modifié dans les portefeuilles, compte tenu du nouveau scénario de la Réserve fédérale. Ce qui explique la vague importante de ventes depuis mercredi. 

La politique monétaire reste restrictive. Le niveau de 4,50% des taux directeurs, bien au-dessus de l’inflation estimée de 2,50% pour 2025, est suffisamment élevé et constitue donc un matelas de sécurité suffisant pour absorber un crépitement de l’inflation. Par conséquent, le cycle d’assouplissement monétaire actuel n’est pas achevé, mais prolongé à un rythme plus faible. Dans ces phases particulières, la performance des marchés actions est plus modeste, avec des périodes de consolidation, comme actuellement.

4,50 %.
La cible maximale des Fed funds, décidée par la Réserve fédérale américaine ce mercredi 18 décembre.

4,39 %.
La baisse de l’indice Russell 2000 ce mercredi 18 décembre, soit la plus forte baisse depuis le 13 juin 2022. 

Make M&A again !

Tout est atypique chez Donald Trump. Que ce soit sa personnalité, son parcours, son programme politique et économique, sa communication, la tentative ratée de son assassinat et sa relation avec la justice.

Depuis sa victoire électorale du 5 novembre dernier, le monde entier tourne autour de Donald Trump. Le fait que le célèbre Time Magazine lui décerne pour la deuxième fois (en 2016 et en 2024) le titre de «Person of the Year» est presque une banalité. En effet, tous les présidents américains depuis George H. W. Bush en 1990 (le père de George W. Bush) ont obtenu cette distinction au moins une fois.

La dernière mise en scène réussie du 45ème et 47ème président des États-Unis a été sa visite à Wall Street ce jeudi 12 décembre. Pour la première fois, le futur locataire de la Maison-Blanche a sonné la cloche de Wall Street. En levant une nouvelle fois son poing droit.

Derrière cette parade joyeuse, se cache un message pas subtil, mais très clair, qui aurait pu être un de ses célèbres slogans. « Make M&A Again » et surtout des profits. Car la bonne tenue de la bourse américaine est un maillon important de la réussite de son programme économique.  

Pour l’instant, tout va dans le sens de Donald Trump. La capitalisation boursière de l’indice S&P 500 a atteint un nouveau record le 6 décembre, à plus de 53 569 milliards de dollars. Celle du NASDAQ Composite a dépassé depuis longtemps l’altitude de l’Everest et a atteint de nouveaux sommets. Il était à plus de 33 363 milliards de dollars le 11 décembre, dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 20 000 points. Les investisseurs font plus que suivre et se ruent sur les actions américaines. En témoignent les flux massifs enregistrés hebdomadairement vers le pays de l’Oncle Sam. 

Les faits et gestes de Donald Trump sont épiés et massivement diffusés dans les médias, surtout via son réseau social, Truth Social. Celui-ci est devenu l’outil principal de sa communication depuis la fermeture de son compte X aux 88 millions d’abonnés, le 9 janvier 2021.

Le rachat de X par Elon Musk au printemps 2022 a permis la réouverture d’un compte. Il a été effectif en novembre 2022, après une consultation ouverte auprès de 15 millions de personnes et un vote serré à 51,8%. Ce n’est pas avant août 2024, que Trump postera son premier tweet sur X. 

Donald Trump est actionnaire, entre autres, de Trump Media & Technology, la société exploitant Truth Social, à hauteur de 52,9%. Le titre est en hausse de plus de 106% depuis le début de l’année et la participation de son principal actionnaire est désormais valorisée à plus de 4 milliards de dollars. 

Le moins que l’on puisse dire est que sa donation de 277 millions de dollars pour le financement de la campagne du futur président et de ses alliés républicains a été plus qu’amortie. Le premier donateur en montant a vu sa fortune bondir en bourse, grâce à la flambée de 72% du titre Tesla depuis l’élection. La capitalisation boursière du leader de la voiture électrique a atteint également un nouveau record à plus de 1 363 milliards de dollars. Soit une création de richesse de plus de 584 milliards de dollars, faisant du patron d’X et de SpaceX, l’homme le plus riche du monde. Sa fortune est désormais estimée à plus de 442 milliards de dollars. Soit une appréciation respective de plus de 157 et de 213 milliards de dollars depuis le 5 novembre et le 1er janvier.

Décidément, l’association des deux personnalités est mutuellement plus que fructueuse!

Même les nominations du résident de Mar-a-Lago sont hautement médiatisées. Elles sont volontairement provoquantes pour insuffler une dynamique nouvelle dans la future administration. Outre celle d’Elon Musk, le choix d’Andrew Ferguson à la tête de la FTC (Federal Trade Commission), farouchement favorable à la liberté d’expression et opposé au contrôle des réseaux sociaux, est un coup de pouce pour les 7 Magnifiques. Notamment pour Alphabet, maison mère de Google, visée par une enquête de position dominante.

La nomination de Paul Atkins à la SEC a pour but de ne pas réguler davantage les cryptomonnaies. Pour prolonger l’euphorie boursière l’année prochaine, une vague de fusions et acquisitions, qui étaient à la traîne sous Biden, serait bienvenue.

Les banques d’affaires se frottent les mains. Notamment Goldman Sachs, dont le CEO prévoit un bon millésime pour l’année prochaine. L’argent devrait donc continuer à couler à flots, avec cette incitation de faire des opérations boursières, sur fonds de « Enrichissez-vous ! ».

53 569 milliards de dollars.
La capitalisation boursière de l’indice S&P 500 le 6 décembre.

20 034,89 points.
Nouveau record de l’indice NASDAQ Composite le 11 décembre.

442 milliards de dollars.
La fortune d’Elon Musk au 12 décembre.