Un vent de renouveau avec des taux plus hauts

L’envolée des taux amorcée depuis le début de l’année 2022 est sans précédent. En effet, afin de faire face à une inflation vigoureuse et persistante, les banques centrales mondiales ont dû remonter de façon importante leurs taux directeurs au cours de ces deux dernières années.

Impact favorable sur les rendements des obligations

L’effet escompté s’est fait ressentir, même si le récent rebond des cours du pétrole pourrait ralentir la tendance baissière observée sur l’inflation. Pour autant, cela a eu un impact favorable sur les rendements des obligations, qui retrouvent des couleurs et offrent désormais des opportunités d’investissements.

Comme nous l’avions également évoqué lors de notre dernier édito, le taux à 10 ans de l’emprunt d’état allemand a renoué avec les niveaux observés en 2011, tandis que son homologue américain fleurte désormais avec ceux de 2007. De fait, ce constat doit attirer le regard sur les rendements obligataires.

Attrait renforcé des dettes privées

Intéressons-nous maintenant de plus près aux dettes privées. En effet, leur attrait se trouve renforcé dans la mesure où cette classe d’actifs offre de manière générale un surplus de rendement par rapport aux emprunts d’états, qui rémunère le détenteur pour le risque encouru. On distingue les dettes les mieux notées, que l’on classe en catégorie investment grade et les dettes dites à haut rendement (« high yield » ou spéculatives), qui sont, certes, moins bien notées mais qui offrent là aussi une prime intéressante pour les détenir.

Aujourd’hui, l’univers crédit européen investment grade offre un rendement moyen de 4,6 %, alors que l’univers crédit européen spéculatif propose une rémunération autour de 7,6 %. Ces rendements, que nous n’avions plus vus depuis de nombreuses années, nous incitent à revenir plus que jamais sur la classe d’actif obligataire.

Quelle allocation obligataire privilégier dans l’environnement actuel ?

 Compte tenu des éléments exposés précédemment, il nous semble judicieux sur un horizon d’investissement de 5 ans, d’avoir une allocation crédit à 70 % sur de la dette privée investment grade et à 30 % sur de la dette privée à haut rendement. Pourquoi cela ?

Bénéficier du meilleur des deux mondes

L’idée est de bénéficier du meilleur des deux mondes :

  • D’un côté, s’assurer d’un socle de rendement confortable sur des obligations bien notées dont la qualité de crédit assure une bonne visibilité sur les performances à horizon moyen terme. Par ailleurs, contrairement aux obligations à haut rendement, la duration moyenne de ces titres est plus élevée, autour de 4,5 années. Dans la mesure où nous pensons que le cycle de hausses des taux de la part des banques centrales américaine et européenne touche bientôt à sa fin, l’univers crédit investment grade bénéficiera de toute baisse de taux qui pourrait survenir à compter de ce jour. C’est la raison pour laquelle nous allouons 70 % à cette poche. 
  • D’un autre côté, dédier une part plus raisonnable, autour de 30 %, à l’univers crédit européen à haut rendement, afin de limiter le risque de défaut en portefeuille, jugé trop important selon nous dans une solution 100 % spéculative, tout en accroissant de façon non négligeable le rendement proposé par notre solution. Cet univers est par ailleurs moins exposé aux mouvements des taux dans la mesure où sa duration s’établit autour de 2,9 années.

Ainsi, avec la hausse des taux vient le temps du renouveau : l’heure est venue de se repositionner avec conviction sur le segment obligataire.