L’éclipse de la baisse des taux

Des millions d’Américains ont dépensé chacun des milliers de dollars pour admirer l’éclipse solaire du 8 avril.

Tandis qu’ils portaient tous des lunettes spéciales pour pouvoir apprécier ce superbe spectacle, les investisseurs se sont résignés à mettre des lunettes virtuelles pour apercevoir la future baisse des taux directeurs des banques centrales.

Depuis la réunion du 13 décembre 2023, où les gouverneurs de la Fed avaient surpris positivement en projetant 3 baisses de taux de 0,25 % d’ici fin 2024, le fort rallye des actifs financiers reposait sur une nette détente du loyer de l’argent pour cette année. Les anticipations étaient même excessives jusqu’à 150 points de base (1,50 %), avec une première réduction en mars.

Le retour à la réalité est dur. Désormais le début du prochain cycle d’assouplissement monétaire est prévu seulement en septembre aux États-Unis et d’ici juillet en zone euro. Ce décalage de six mois au maximum dans le calendrier peut sembler anodin, mais il contraint les stratèges à revoir leur copie pour le reste de l’année. 

Tout d’abord, ne paniquons pas, car il ne s’agit pas d’une éclipse totale, mais plutôt d’une éclipse partielle.

En effet, la baisse des taux de la Fed a bien été confirmée pour cette année par son président lors des deux dernières conférences de presse. La lumière est bien au bout du tunnel, mais malheureusement nous n’en connaissons pas encore la longueur. La question n’est pas si, mais quand. La politique monétaire actuelle est jugée restrictive, même par les banquiers centraux eux-mêmes, et doit donc être assouplie prochainement dès que les conditions le permettront. Cette rhétorique, bien que floue, a permis une stabilisation du marché obligataire, indispensable pour la bonne tenue des actifs financiers depuis plus de cinq mois.

Comme répétée par les membres de la Fed et de la BCE, la date de la première baisse de taux dépend donc des données économiques.

Au cours de son intervention de ce jeudi 10 avril, C. Lagarde a maintenu ouverte la porte d’une prochaine baisse des taux, si les progrès sur la désinflation se poursuivaient. Elle a répété que d’ici le mois de juin, la banque centrale disposera d’assez de données pour juger si ces espoirs sont satisfaits.

Se pose désormais la question de l’indépendance de la BCE vis-à-vis de la Fed. Dans le passé et dans la plupart des cas, la BCE a suivi sa consœur américaine de plusieurs semaines à plusieurs mois, sauf dans les épisodes de crise européenne. Même si Christine Lagarde a affirmé que la BCE ne dépendait pas de la Fed dans sa politique monétaire, entamer le mouvement avant elle ferait peser un risque d’une baisse de l’euro face au dollar, et donc d’une inflation importée plus prononcée.

Voilà pourquoi l’institution monétaire européenne se calera avant la Fed et devrait lui emboîter le pas quelques semaines auparavant et non plusieurs mois. Dans le cas où la banque centrale américaine n’est pas pressentie à agir avant le 18 septembre, la BCE serait plutôt tentée d’attendre le 18 juillet et non le 6 juin, comme anticipé par le marché. Si elle redoute qu’une période de deux mois soit trop importante, alors il existe un risque pour un report d’une première baisse au 12 septembre, ce qui serait compromettant pour les marchés l’été prochain.

En attendant d’en savoir plus et étant donné le dernier chiffre d’inflation jugé trop élevé aux États-Unis (3,5 % sur un an glissant en mars), la pression est à la hausse sur toute la courbe obligataire. Il s’en suit un arrêt à l’expansion des multiples de valorisation des actifs financiers, notamment ceux des actions, ce qui pèse sur les catégories les plus chères, donc les valeurs de croissance. La sélectivité s’impose et nous conservons dans ce segment de la cote celles dont on anticipe une excellente publication de résultats du 1er trimestre, au cours de ces prochaines semaines. De surcroît et à cause d’indicateurs économiques plus dynamiques, on favorisera des valeurs bancaires, ainsi qu’une sélection rigoureuse de valeurs plus cycliques, tout en surveillant de près à ne pas augmenter trop le bêta du portefeuille. 

Vers une reprise en zone euro ?

Pour la plupart des néophytes, la bourse apparaît souvent déconnectée de la réalité. Les records récents des indices boursiers européens, tandis que sévit actuellement une mini récession en Allemagne, couplée à une faible croissance ailleurs sur le Vieux Continent, en sont un nouvel exemple.

Fort heureusement, les champions des indices européens sont des géants internationaux qui savent capter la croissance où elle se trouve. C’est-à-dire, en ce moment, en Amérique du Nord et en Asie hors Chine. Et ce n’est pas tout.

Ces entreprises extrêmement bien gérées maîtrisent très bien leurs coûts et leurs politiques de prix, même en Europe. Ceci leur permet de préserver leurs marges et donc une forte rentabilité.

Cette résilience en fait les chouchous des investisseurs et explique pourquoi les marchés boursiers sont à des niveaux records, malgré un quotidien morose pour la plupart des Français. Fort heureusement, la particularité de cette phase de faible activité est que les sociétés rechignent à licencier depuis la pandémie. En effet, , car la main d’œuvre de qualité est une ressource rare, difficile à recruter après une réduction d’effectif. Ce nouveau facteur explique pourquoi les stratégistes, qui anticipaient une baisse de 20 % des bénéfices par actions en 2023, se sont trompés. Il est fort heureux que cette dure récession redoutée n’ait pas eu lieu. 

L’autre explication du fort décalage entre la bourse et la réalité repose sur le fait que les investisseurs anticipent sur le moyen et le long terme le pire ou le meilleur. Historiquement, les points bas des marchés se produisent en moyenne 5 à 6 mois avant la fin de la récession. Une fois encore, le niveau le plus bas des indices en 2023 a eu lieu le 27 octobre.

Comme par miracle, certains indicateurs avancés en mars 2024, comme les indicateurs d’achats PMI ou ISM sont repassés au-dessus de la ligne de flottaison, soit au-dessus de 50.

Ainsi cette semaine, on a eu la confirmation que l’indice PMI composite de la zone euro, ainsi que l’indice ISM manufacturier américain et celui des nouvelles commandes étaient respectivement à 50,1, 50,3 et à 51,40. Ce niveau d’expansion constitue une première depuis mai 2023 en Europe et depuis octobre 2023 outre-Atlantique. Le scénario d’une accélération de la croissance du PIB anticipée en 2024 par les économistes devient plus crédible. Il passe progressivement de 0,15 % au premier trimestre à 1,05 % au dernier trimestre.  

Des indicateurs passant au vert sont les prémices d’une reprise d’activité pour les sociétés dites cycliques, c’est-à-dire sensibles à l’activité économique.

Nous sommes donc à l’aube d’une rotation sectorielle plus marquée vers des segments de la cote plus risqués. Et ce, au détriment des valeurs de croissance et des valeurs défensives. Mais cela ne signifie pas que ces dernières soient en phase de décroissance. Au contraire, elles continuent pour la plupart d’entre elles de progresser, avec à la clé une croissance de leurs résultats.

Simplement, une partie des investisseurs audacieux prennent leurs profits pour un nouvel investissement plus risqué, mais potentiellement plus rémunérateur, car la progression des bénéfices des valeurs cycliques est plus importante en phase d’expansion.

C’est un pari qui est à ce jour encore prématuré, car cette recrudescence d’activité reste encore très hétéroclite dans la zone euro. Ainsi, la France et l’Allemagne conservent leurs bonnets d’âne, avec des PMI composites et manufacturiers inférieurs à 50. Ce rebond de l’activité se fait plutôt ressentir en Europe du Sud (Italie et Espagne) et en Irlande.

Ainsi, les indicateurs PMI composite de ces 3 pays sont ressortis respectivement à 53,5, 55,3 et 53,2. De facto, ce nouveau scénario vers plus de croissance, avec une inflation plus raisonnable et à la clé, une baisse même modérée des taux directeurs des banques centrales, est plutôt favorable pour les marchés. La hausse devient plus généralisée et concerne également les valeurs de moyennes ou de petites capitalisations.

Cependant, à ce stade, la reprise en zone euro apparaît encore plus déconnectée de la réalité pour nous Français, dans la zone la moins active. Néanmoins, une reprise à l’international et chez les voisins finit toujours par déteindre positivement au fil du temps. Alors patience ! 

Inertie en Helvétie !

C’est historique ! Alors que tous les projecteurs étaient braqués sur la Fed, la surprise n’est pas venue de Washington mais de Berne. Et plus précisément de la Banque nationale suisse (BNS).

Ce jeudi 21 mars – et contre toute attente – la BNS a baissé ses taux directeurs de 0,25%, désormais à 1,5% jusqu’à un certain seuil et à 1% au-delà.

Son président, Thomas Jordan, quasi inconnu du grand public, est devenu une star après avoir marqué son panier de 25 points de base. Ainsi, la BNS est la première des grandes banques centrales occidentales à initier un assouplissement monétaire.

La page d’un cycle de hausse des taux est donc officiellement tournée. Ce cycle avait fait progresser le loyer de l’argent de 2,5%, le passant de -0,75% à 1,75% entre juin 2022 et mars 2024. La réaction du marché des changes a été immédiate, avec une baisse de presque 1% du franc suisse en séance contre le dollar et l’euro.

Lors de sa conférence de presse, Thomas Jordan a tout de suite précisé que ce début d’assouplissement de la politique monétaire a été possible grâce à une lutte efficace contre l’inflation au cours des cinq derniers semestres.  

L’inflation s’établissait à 1,2% en février. Elle s’inscrit depuis quelques mois en-dessous de 2%, dans la plage assimilée à la stabilité des prix. Et les prévisions sont plutôt rassurantes : 1,4% pour 2024, 1,2% pour 2025 et 1,1% pour 2026.

Contrairement à la Fed et à la BCE, la BNS vient donc de déclarer victoire contre ce mal qui sévit durement depuis deux ans.

Étonnant, non ?

Tout est relatif en réalité. La Suisse a été moins touchée que le reste de l’Occident, avec un pic d’inflation à 3,5% en mai 2022, contre 9,1% aux États-Unis en juin 2022 et 10,6% en octobre 2022 en zone euro.

Cet important écart respectif de 5,6% et de 7,1% est essentiellement dû à l’appréciation de la devise. Le franc suisse a ainsi progressé de 20% contre le dollar entre juin 2022 et fin 2024, réduisant ainsi la hausse des prix importés.

La contrepartie de cette monnaie forte est un effet devise négatif dans les comptes des entreprises exportatrices, qui plombent les revenus enregistrés dans des monnaies étrangères. 

La BNS est très active sur le marché des changes pour freiner l’appréciation de sa monnaie. En effet, ce mouvement n’est pas uniquement dommageable pour l’économie de la Suisse. Elle l’est aussi pour son bilan.

Ainsi, des pertes de change ont été enregistrées pour un montant respectif de 29,8 milliards et de 58 milliards de francs suisses en 2022 et en 2023. Même si l’institution indique qu’elle restera active sur le marché des changes, la baisse des taux peut s’avérer être une arme aussi efficace pour faire baisser la devise helvétique.

Rappelons que la Confédération attire beaucoup les investisseurs étrangers. L’excédent des comptes courants pour 2023 s’est élevé à 23 milliards de francs suisses. Ceci grâce à ses exportations nettes, ses revenus de placements et les transferts nets à l’étranger. Tous ces chiffres expliquent pourquoi les taux d’intérêt suisses sont les plus bas en Occident.

Seule la Banque du Japon a des taux directeurs plus faibles. Ils sont désormais à 0% depuis mardi, après un relèvement de 0,10%. Le pays du soleil-levant est décidemment bien à part, avec un taux négatif précédemment à -0,10% et inchangé depuis 2016. La dernière hausse date de 2007. Ce prochain cycle de durcissement monétaire devrait être faible, car le marché anticipe des taux directeurs aux alentours de 0,35% à la fin de 2024. C’est trop peu pour freiner la baisse du yen, pénalisé par les opérations dites de carry trade ou de portage (emprunt en yen pour placer en dollar ou en euro).

La balle est désormais dans le camp de la BCE et de la Fed. Jerome Powell a adopté un ton plutôt accommodant lors de sa conférence de presse de ce mercredi 20 mars. Il fallait trouver une parade verbale face à l’inaction de la banque centrale, pour  faire patienter les investisseurs. Par conséquent, le message a été simple, clair et compris cinq sur cinq : fin des hausses de taux, des baisses à venir en 2024, avec un ralentissement dans la réduction du bilan de l’institution et à la clé la poursuite du rallye boursier. 

Boire ou conduire, il faut choisir ! 

C’est la synthèse caricaturée du bras de fer actuel entre l’Union européenne et la Chine.

L’Europe a déterré la hache de guerre en septembre 2023 en lançant officiellement une enquête anti-subventions sur les importations de véhicules électriques à batterie (VEB) en provenance de Chine. Des droits de douane provisoires pourraient être appliqués dès juillet 2024, dans un but de protection des constructeurs européens, face à une concurrence jugée déloyale.

Après une réaction initiale timorée, matérialisée par un simple commentaire de déception, le ministère chinois du commerce (MCC) a durci le ton le 5 janvier. Dans un communiqué, il a indiqué avoir ouvert une enquête anti-dumping à l’encontre des producteurs de spiritueux en provenance de l’Union européenne.

Ce nouvel épisode d’une guerre commerciale entre les deux zones, aussi ironiquement intitulé « Pas d’autos, pas de Cointreau », traduit un mouvement néfaste au commerce mondial, pouvant négativement menacer l’activité de chaque société exportatrice. Faut-il s’en inquiéter ?

Tout s’accélère depuis une dizaine de jours. Le 5 mars, la Commission européenne a affirmé dans un document qu’elle « disposait de suffisamment d’éléments prouvant la subvention des voitures électriques chinoises par Pékin ». Le 12 mars, le ministère chinois du commerce a signifié aux trois géants du secteur, Hennessy (LVMH), Martell (Pernod Ricard) et Rémy Martin (Rémy Cointreau), qu’il envisageait de les inclure dans l’échantillon resserré de son enquête sur des soupçons de dumping dans le secteur des spiritueux.

Les cours de bourse de ces trois sociétés ont peu évolué cette semaine, car le mal avait été fait le 5 janvier, avec un fort décrochage des titres de Pernod-Ricard et de Rémy-Cointreau. À ce jour, seul celui de LVMH est en performance positive cette année, grâce à la diversification de son activité. 

À l’origine, tout provient d’une dénonciation de producteurs locaux. Ces derniers ont crié au loup face à l’invasion de biens sur leur marché, pouvant être fatale à leur activité. Dans l’automobile, ce sont les constructeurs français qui ont tiré le signal d’alarme. Ils se sont fait entendre auprès de la Commission européenne.

Depuis le début de l’enquête, les importations de véhicules en provenance de Chine ont augmenté de 14 % sur le continent européen. Ceci pénalise davantage les modèles produits dans l’Hexagone. Le gouvernement français a dorénavant intégré le bilan carbone de la fabrication des véhicules et de leurs batteries dans l’octroi du bonus écologique.

Les sociétés allemandes, à l’image de Mercedes, sont fortement présentes dans l’empire du Milieu. Le 11 mars elles ont fait fait savoir leur opposition à toute forme de taxe.

Côté chinois, l’ouverture de cette enquête provient officiellement de la demande des producteurs locaux de spiritueux. Personne n’est dupe : il s’agit d’une première mesure de rétorsion, relativement modeste pour le moment. Mais qui pourrait s’accentuer par la suite.

En effet, les importations de spiritueux en provenance de l’Union européenne ont représenté 1,57 milliards de dollars sur 11 mois en 2023. A comparer aux 12,7 milliards de dollars pour les importations de véhicules électriques chinois sur le Vieux Continent. Nul doute que d’autres produits seront touchés, si aucun compromis n’est trouvé entre les deux zones commerciales. 

Il convient donc d’intégrer une prime de risque sur toutes les sociétés exportatrices cotées en bourse et d’appliquer une certaine décote dans leur valorisation. Car le mouvement de protectionnisme n’est pas près de s’arrêter. Surtout avec la menace de l’élection de Donald Trump le 5 novembre prochain, qui a clairement fait savoir qu’il instaurerait une taxe à tous les produits importés aux États-Unis.

Nous ne sommes pas sûr que cela soit le cas actuellement, alors que les indices boursiers battent des records régulièrement et que les entreprises qui les composent sont de gros acteurs internationaux, qui ont pleinement profité de la mondialisation. Alors, un investisseur averti en vaut deux et il vaut mieux privilégier les acteurs implantés domestiquement que ceux exportant vers des marchés, jusqu’alors très lucratifs, mais qui pourraient être pénalisés à l’avenir. 

Super Tuesday et super CAC 40 !

Trump/Haley : ce n’était pas un duel mais un massacre ! Si cela avait été une rencontre sportive, les spectateurs auraient quitté le stade avant la fin de la rencontre, tant le match était déséquilibré.

Donald Trump a écrasé Nikki Haley lors du Super Tuesday avec 855 délégués attribués contre 19 pour l’ambassadrice. Sa rivale a préféré jeter l’éponge. En effet, l’avance cumulée de Trump était trop importante (1061 contre 91). Et à un niveau très proche des 1215 délégués nécessaires pour briguer l’investiture républicaine.

Fort de ce succès et avec le soutien de la Cour suprême qui le qualifie d’éligible, le milliardaire américain est seul en lice. Il est quasiment assuré d’être officiellement nommé candidat, par son parti, le 18 juillet, pour le scrutin présidentiel du 5 novembre prochain.

Le président sortant est lui aussi engagé dans une course sans surprise. Son avance dans les primaires démocrates est également sans appel. Sauf rebondissement imprévu pour des raisons juridiques ou de santé, les électeurs américains devront, pour la seconde fois, choisir entre Joe Biden et Donald Trump pour leur prochain président. 

Historiquement, les marchés préfèrent la continuité. Ils détestent l’incertitude, réagissant positivement quand le président sortant est réélu.

Fait exceptionnel cette fois-ci, le choix se portera sur deux anciens présidents. Les 45ème et 46ème de l’histoire du pays. Présidents pour lesquels nous pouvons mesurer concrètement les conséquences de leur politique passée. Aussi bien sur l’activité économique du pays sur les actifs financiers.

Joe Biden, avec un taux de chômage qui est tombé à 3,5% en mars 2023, au plus bas depuis 1969, avant de remonter légèrement à 3,7%, a un bilan très positif. Donald Trump a fait réduire cet indicateur de plus de 1% (de 4,7% à 3,60%) avant la pandémie. Cette dernière a fait exploser ce chiffre à 13%, soit la donnée la plus élevée depuis la seconde guerre mondiale.

La bourse américaine a fortement progressé au cours des deux présidences. Ainsi, l’indice S&P500 a bondi de 59% avec les dividendes au 20 février 2024 sous Joe Biden, contre 68% au 20 février 2020 sous Donald Trump, avant la panique liée à la pandémie. 

Au-delà de l’aspect pécunier, le retour de Donald Trump est avant tout une mauvaise nouvelle pour notre planète. Il a annoncé vouloir se retirer une seconde fois de l’accord de Paris. Il souhaite également mettre fin au socialisme vert et couper les subventions pour la transition énergétique.

Selon le site d’information britannique Climate Brief, les États-Unis émettraient 4 milliards de tonnes supplémentaires de gaz à effet de serre d’ici 2030 en cas de réélection de Donald Trump !

Selon l’organisme EPFR, les fonds actions ESG cette année ont décollecté plus de 14 milliards de dollars toute zone géographique confondue. Dont 7,5 milliards de dollars rien qu’aux États-Unis.

Cette tendance contraste drastiquement avec les 13 milliards de dollars de collecte sur les actions américaines depuis le début d’année. La seule consolation repose sur les flux positifs de plus de 10 milliards de dollars au niveau mondial dans les fonds obligataires ESG. Qui comprennent également les fonds américains.

`La désaffection est forte sur le secteur de l’énergie solaire. L’indice MAC Global Solar Energy est en baisse de quasiment 15% cette année. Un rejet de la loi I.R.A (Inflation Reduction Act), mettrait en péril le plan de 400 milliards de dollars de subventions dans la transition énergétique. Soit 1 000 milliards de dollars d’investissements. Cependant rejeter une loi nécessite une forte majorité dans les deux chambres.

Même en cas de victoire totale le 5 novembre 2024, le scénario de lois de finances rectificatives pour modifier la loi I.R.A. plutôt que de la rejeter est la stratégie la plus probable en cas de victoire Républicaine.

Dans tous les cas, l’automobile et toutes les sociétés non américaines exportatrices vers les États-Unis sont susceptibles de souffrir de probables taxes à l’importation.

Saluons le nouveau record de l’indice CAC 40 qui a franchi le seuil des 8 000 points, sous l’impulsion de valeurs sensibles à l’activité économique. La probable baisse des taux de la BCE d’ici juin, comme sous entendue par Christine Lagarde ce 7 mars, prolonge le rallye boursier…Avant l’incertitude liée aux élections de novembre prochain outre-Atlantique. 

Le vieux continent boudé par les investisseurs !

Les boursiers ont le sourire. Les indices actions dans les pays développés ont battu plusieurs fois leur record historique depuis le début de l’année.

Le CAC 40 est désormais à une encablure de la barre symbolique des 8000 points. Malgré toutes les incertitudes économiques, monétaires, sociales et géopolitiques, la patience a payé et ceux qui sont restés investis dans des actifs risqués sont les grands gagnants de l’évolution récente des marchés.

Pourtant, quand on analyse les flux internationaux communiqués dans une récente note de Barclays, le bilan est fort décevant, voire accablant pour l’Europe. En effet, depuis le début de l’année, 8,6 milliards de dollars ont quitté les marchés actions européens, alors que cette classe d’actifs, au niveau mondial, a collecté 74 milliards de dollars, dont 57 milliards ce dernier mois, ce qui est fait la plus forte collecte mensuelle depuis mars 2022. 

Comment expliquer une telle désaffection, au milieu de si bonnes performances boursières ?

Au niveau des différentes classes d’actifs, le monétaire demeure le champion indétrônable, avec 195 milliards de dollars de collecte, suivi par l’obligataire, crédité de 89 milliards. Avec 74 milliards, les actions ne sont pas ridicules et témoignent de l’attrait des investisseurs pour le risque.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la majorité de cet argent destiné aux actions  (72 %) va vers les pays émergents. Plusieurs banques centrales y ont déjà entamé un assouplissement monétaire. Le solde, soit un peu plus d’un quart (28 %), s’oriente vers les marchés des pays développés.

De ce reste, les États-Unis en captent 65 % à eux seuls, suivis par le Japon 8 %. Le reste va dans des fonds globaux ou internationaux, investis à 75 % en Amérique du Nord. Le constat est accablant, car les investisseurs étrangers, et européens – ce qui est encore plus déconcertant – n’investissent pas en Europe.

Par exemple la faiblesse de l’activité économique, qui contraste avec le fort dynamisme outre-Atlantique ou encore la vulnérabilité de notre continent aux chocs énergétiques et géopolitiques, alors qu’un conflit long et extensible y sévit depuis deux ans.

Les opérateurs de marché sont frileux et préfèrent placer leur argent, même sur des actifs risqués, dans des lieux jugés plus sûrs. Forcément, l’eldorado des « 7 magnifiques » attirent toujours davantage les convoitises, au détriment d’autres secteurs et zones géographiques.

Quelles sont donc les moteurs qui ont contribué à une performance de plus de 5 % de l’indice CAC 40 en 2023 ? Tout d’abord, ce n’est pas la fête pour tout le monde car 16 valeurs, soit 40 % du nombre d’émetteurs constituant l’indice, ont connu une baisse du cours de leur titre.

Le manque de flux a accentué la sélectivité, accentuant la dichotomie en bourse dans un monde de pénurie d’argent frais. Seulement huit ont vu une progression de leurs cours de bourse de plus de 10 %. Parmi celles-ci, et en plus des traditionnelles Hermès International et LVMH, figurent des sociétés ayant surpris positivement dans une activité historiquement plus cyclique (Safran, Schneider Electric et Publicis).

Cette année, le fait de gâter ses actionnaires par des augmentations de dividendes et surtout par des annonces de rachats d’actions supplémentaires a été salué boursièrement par un surcroît de performance.

Ensuite, les investisseurs institutionnels ont baissé le niveau de leurs liquidités dans leur portefeuille pour s’acheter les gagnants de ce début d’année. Ils ont vidé leur bas de laine en quelle que sorte. Ce n’est pas un signal très rassurant, car cette vague d’achats est par définition limitée, faute de nouvelles ressources. Autre facteur positif, les fonds spéculatifs ayant des stratégies sur des modèles quantitatifs ont également augmenté leur pondération en actions.

Alors, à quand le retour des flux ? Dans le cas où  les indicateurs économiques s’amélioreraient en Europe, avec une banque centrale qui initierait un assouplissement monétaire, nous pourrions revivre des collectes positives. Malheureusement, l’histoire a démontré que cette période idéale ne dure que quelques mois au plus. Alors patience et profitons-en le moment venu !

Nvidia transforme le Nasdaq en or !

Serait-ce l’alchimiste du XXIème siècle, capable de transformer le plomb en or ? Nvidia aurait-elle inventé la pierre philosophale, tant recherchée depuis des millénaires ?

Il semblerait que la réponse soit oui. Mais avec un procédé bien différent des temps anciens. Aujourd’hui la création de richesse se fait par l’augmentation de la capitalisation boursière. Sur ce point, un record vient d’être battu ce 22 février 2024, avec un bond de plus de 276 milliards de dollars de la valeur de l’entreprise.

Le précédent record en milliards de dollars était détenu par Meta Platforms (197 le 2 février 2024). Il était suivi par celui d’Apple (190,90 le 10 novembre 2022) et d’Amazon (190,8 le 4 février 2022).

Les bons résultats du 4ème trimestre, publiés la veille, ont fait la richesse de tous les actionnaires. Y compris celle de son président-fondateur, Jen-Hsun Huang. Désormais c’est la 21ème personne la plus riche du monde, dotée d’une fortune de 69 milliards de dollars.

L’entreprise pointe désormais au 3ème rang des capitalisations mondiales. Elle avoisine les 2 000 milliards de dollars, derrière Microsoft et Apple, mais devançant Amazon. Cette euphorie irradie positivement tout l’indice Nasdaq, qui vient de s’adjuger presque 3% en une seule séance. Soit une appréciation totale de 775 milliards de dollars, presque 500 milliards en plus que celle de Nvidia.

Tous ces chiffres donnent le tournis. L’indice phare des valeurs technologiques américaines dépasse la somme astronomique de 26 000 milliards de dollars. A titre de comparaison, le PIB des États-Unis en 2023 était de 26 950 milliards de dollars.

Evidemment, la recette de ce succès ne se trouve pas dans la transformation du plomb en or, mais plutôt dans l’art de convertir du silicium en unités de traitement graphique (GPU).

En effet, les GPU de Nvidia se sont révélées très efficaces pour les charges de travail liées à l’intelligence artificielle (IA). Il s’agit d’un juteux filon, car avec une marge brute de 76%, la société multiplie par 4 le coût de fabrication à ses clients.

Bien que l’entreprise, soit très discrète sur les volumes vendus, le produit phare est bien le H100. Ce processeur graphique est conçu pour les centres de données et son prix a atteint jusqu’à 40 000 dollars sur Ebay. Ceci car le déséquilibre entre l’offre et la demande est très grand. Les résultats financiers ont largement dépassé les attentes des analystes. Le chiffre d’affaires annuel s’est élevé à 60,9 milliards de dollars en hausse de 126% sur un an, pour un résultat net de 29,76 milliards, en progression de 581%.

L’avenir s’annonce tout aussi radieux, puisque la direction souligne que la demande reste toujours forte. En effet, nous sommes sur un point de basculement dans l’intelligence artificielle et surtout pour les produits dédiés aux centres de données (Data Center). L’avenir s’annonce tout aussi prometteur. En effet cette année Nvidia devrait franchir la barre des 100 milliards de revenus pour un bénéfice net de plus de 55 milliards.

Ces attentes sont toutefois élevées et doivent absolument se réaliser, sous peine de forte sanction du titre. Néanmoins la progression de celui-ci de plus de 58% en 2024 – en seulement 7 semaines – permet d’amortir les éventuels chocs à court terme.

On identifie actuellement deux catégories d’investisseurs.

  • Celle des prudents, qui prennent leur profit.
  • Celle des actionnaires à long terme, qui justifient la valorisation élevée du titre par une révolution technologique loin d’être achevée.

Il est évident que le « magot » fait des convoitises. Plusieurs clients de Nvidia, dont Microsoft et Google souhaitent produire leur propre puce afin de court- circuiter la société californienne de Santa-Clara.

Sur ce point Nividia dépense 8,7 milliards dollars en frais de recherche et développement. n comparaison, Microsoft en dépense 27 et 36,5 pour Alphabet (Google). Cet élément pourrait constituer un désavantage à moyen terme. Cependant le spécialiste de l’intelligence artificielle renouvelle ses produits constamment. Et il semble indispensable, avec son sous-traitant préféré le taiwanais TSMC.

Cette dépendance géographique est le maillon faible de la société, en cas de risque géopolitique et de tensions avec la Chine. Rien n’est donc joué, mais Nvidia fait bien la course en tête.

Au-delà des turbulences

Attachez vos ceintures !

En 2023, les résultats des sociétés françaises, publiés cette semaine dans l’automobile et l’aérien, ont démontré que l’activité est au beau fixe, malgré les caprices de la météo. La crise liée à la pandémie a été entièrement effacée dans ces deux secteurs.

Du côté des constructeurs automobiles, on a le sourire, aussi bien chez Renault que chez Peugeot. La firme au losange a livré 2,24 millions de véhicules, soit une hausse de 9% pour un chiffre d’affaires de plus de 52 milliards d’euros, une progression de 13%.

Cette croissance a été rentable puisque la firme de Boulogne-Billancourt affiche une marge opérationnelle record de 7,9% à 4,12 milliards d’euros et un free cash-flow (flux de trésorerie disponible) de 3 milliards d’euros. 

Stellantis a livré 6,2 millions de véhicules, à peine 7% de plus que l’an passé. Principalement à cause d’une baisse aux États-Unis liée aux grèves, pour des revenus qui ne progressent que de 6% à 189,5 milliards d’euros.

Néanmoins, le lion a gagné le match de la rentabilité, puisque la marge opérationnelle ajustée a été de 12,8%, pour un montant de 24,34 milliards d’euros et un free cash-flow de 12,9 milliards d’euros. Les investisseurs ont salué ces performances et les cours de bourse des deux titres progressaient ce jeudi de plus de 5%. 

Malgré ces succès, les discussions se sont portées sur les perspectives de cette industrie. Face aux enjeux de la transition écologique et avec l’arrivée des véhicules chinois beaucoup moins chers. Carlos Tavares, le patron de Stellantis, a confirmé sa stratégie de ne pas sacrifier ses marges, en s’ajustant au fur et à mesure des baisses de coûts.

Il a donné l’exemple de la nouvelle e-C3, proposée à partir de 23 300 euros, tout en précisant que ce modèle restait rentable. 

Dans l’aéronautique, la trajectoire est déjà bien tracée, avec une visibilité de plus d’une décennie chez Airbus. Le trafic court et moyen-courrier a entièrement retrouvé son niveau de 2019 début 2023, tandis que celui du long-courrier devrait le retrouver en 2024.

Par conséquent, la demande de nouveaux avions explose et le carnet de commandes est plus que rempli chez Airbus. Il atteint 8 598 exemplaires, pour 735 appareils livrés en 2023, avec un objectif de 800 en 2024.

Les déboires de Boeing profitent à l’européen sur le plan commercial. Toutefois, l’enjeu se porte sur l’exécution, puisque la marge opérationnelle, mesurée en termes de profits avant intérêts payés et taxes (EBIT), décline de 9,6% à 8,9%. 

Néanmoins, l’actionnaire n’est pas lésé. En effet, grâce à une progression du chiffre d’affaires de plus de 11% à 65,4 milliards d’euros, le bénéfice par action augmente de 8,7%. De surcroît, la société a proposé un dividende spécial de 1 euro en plus de celui de 1,8 euro. Toutefois, le flux de trésorerie disponible baisse à 4,4 milliards d’euros contre 4,7 en 2023. C’est un défi industriel d’honorer 554 milliards de dollars de commandes, en devant augmenter sa capacité de production et donc investir massivement au préalable. 

Sur ce point, le motoriste Safran a convaincu, avec un bond de 38% des livraisons de son modèle sobre en carburant LEAP. La performance financière impressionne, puisque que les revenus bondissent de 22% et le résultat opérationnel courant ajusté de 31%. Là encore, le flux de trésorerie disponible ne progresse que de 11%. Ce chiffre reste satisfaisant et permet de récompenser l’actionnaire, car la société a décidé de distribuer un dividende en progression de 63%.  Un joli pactole de 940 millions d’euros, auquel se rajoute 1,5 milliard d’euros de rachat d’actions. Cette générosité s’explique par des perspectives prometteuses qui conduisent l’entreprise à prévoir une livraison de moteurs LEAP en hausse entre 20 et 25% et un résultat opérationnel courant de 4 milliards d’euros.

L’attention se porte toutefois sur les capacités de production de la chaîne d’approvisionnement sous haute tension pour satisfaire les cadences imposées par les avionneurs face à cette demande explosive. En conclusion, nous ne pouvons que nous réjouir de la réussite de ces deux industries, dont les bonnes performances soutiennent et prolongent le rallye boursier en cours.

Les 35 merveilleuses, plutôt que les 7 magnifiques

C’est la prime à l’excellence !

La saison des résultats des entreprises du 4ème trimestre est bien entamée. Respectivement 59% et 43% des sociétés aux États-Unis et en Europe ont annoncé leur publication.

Il est déjà possible d’en tirer les premières conclusions. A savoir que les surprises sont positives, aussi bien au niveau des revenus que des bénéfices par action, et que la dynamique est plus forte outre-Atlantique que sur le Vieux Continent.

Autre fait important, la réaction boursière après la parution des communiqués est la plus favorable depuis trois ans. Avec des hausses bien plus importantes en nombre et en valeur que celles des baisses, c’est comme si le marché saluait enfin la performance opérationnelle.

Derrière ce premier bilan rassurant, se cachent néanmoins des bémols et de fortes disparités, qu’il convient d’analyser pour avoir la lecture la plus fine et la plus juste possible. 

Au premier abord, le tableau en Europe est médiocre, avec une contraction trimestrielle des ventes et des bénéfices par action de 7,7% et de 6,9% sur un an.

Toutefois, il convient d’isoler le secteur de l’énergie en forte décroissance, à la suite de la chute des cours et grâce à une crise énergétique avortée en 2023. Retraitée de cet effet nettement négatif, on obtient une baisse de 1,6 % des revenus et une progression de 5,8% des bénéfices par action, ce qui est beaucoup plus honorable.

Ce discernement n’est pas nécessaire aux États-Unis. Le bilan est positif dans les deux cas, avec une progression de 4% des ventes et de 5% des revenus au global et de 6% et de 8,5% hors énergie. Finalement, la révision positive des bénéfices par action est respectivement de 8% et de 2% pour les sociétés membres de l’indice S&P500 et de l’indice Stoxx Europe 600. Tous ces faits expliquent le bon comportement actuel des marchés et les récents records battus. 

Penchons-nous maintenant vers les succès de cette saison, salués par une forte appréciation de leurs cours de bourse.

On y trouve forcément des valeurs technologiques, recherchées actuellement pour leur visibilité car impactées par le boom de l’intelligence artificielle. La grande gagnant est incontestablement ARM Holdings, société anglaise qui conçoit des architectures de microprocesseurs cotée sur le NASDAQ, avec une progression du titre de 47,89% en une seule séance.

La surprise pour les investisseurs a été forte, puisque les revenus et le résultat opérationnel ne progressent que de 14 % et de 17%, malgré 7,7 Mds de puces livrées dans le monde selon leur architecture, avec de surcroît une augmentation des prévisions annuelles. On se souvient également, le 2 février, de la hausse de plus de 20% de l’action Meta, ainsi que celle de 7,87% d’Amazon. 

Cependant, je souhaiterais que l’on souligne la progression en une seule séance de 12,87% du cours de LVMH, ainsi que celle d’Adyen (+21,34%). Ceci prouve que des réussites existent en dehors des fameuses 7 magnifiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia, Meta et Tesla), que tout le monde chérit.

Même si nous aimons ces valeurs, les règles de diversification et de bon sens nous imposent de ne pas miser « tout sur le rouge » pour constituer un portefeuille.

Si l’on prend 10 années d’historique parmi les capitalisations supérieures à 100 Mds de dollars, on trouve 35 valeurs (35 merveilleuses) ayant eu une performance boursière annualisée de 20% au minimum.

Évidemment, 14 (soit 40%) sont issues de la technologie, mais on retrouve également 5 titres issus de la santé (Eli Lilly, Novo Nordisk, UnitedHealth Group, Elevance Health et Intuitive Surgical). 

Hermes International, LVMH et Christian Dior sont nos 3 représentants nationaux, champions incontestés dans le luxe. Un investisseur avisé n’aurait pas omis le secteur de la finance, en sélectionnant Progressive Corp (assurances), Blackstone, Mastercard et S&P Global Inc.

Sur les 20 dernières années, Broadcom est le grand gagnant en Occident, avec une performance annualisée de 38,8%, suivi par Apple (37,6%) et Intuitive Surgical (30,08%). Vertex Pharmaceuticals et Abbvie rentrent dans le club des performances supérieures à 20%. La seule société chinoise dans ce classement, avec 33% de performance annualisée sur 10 ans et 20 ans, est inconnue, sauf chez les amateurs, puisqu’il s’agit de Kweichow Moutai & Co LTD, un fabricant de liqueur entre 35° et 53°. 

Les Magnificent 7 semblent vouloir prendre le pouvoir sur les banques centrales

La séance de vendredi a été une nouvelle démonstration de force pour les « Magnificent 7* », ces 7 valeurs américaines qui représentent plus de 12 trilliards de dollars de capitalisation.
Vont-elles prendre le pouvoir sur les marchés financiers ?

👉 Réponse d’Amandine GERARD sur le plateau de BFM Business : visionner l’émission

* Les Magnificent 7 sont un ensemble de 7 actions américaines du secteur technologique à savoir Microsoft, Nvidia, Tesla, Meta, Apple, Alphabet et Amazon.